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Dora Mendoza a rendu jeudi hommage à sa petite-fille Amerie Garza, abattue dans son école d'Uvalde, au Texas, et a réclamé des mesures urgentes aux autorités pour empêcher une nouvelle fusillade en milieu scolaire, au moment où le débat sur l'accès aux armes à feu refait surface aux Etats-Unis.
Amerie, 10 ans, adorait ses cours, le dessin et jouer avec de l'argile, et fait partie des 19 enfants tués de sang-froid par un tireur de 18 ans à l'école primaire Robb mardi, l'un des pires massacres de ces dernières années dans le pays.
"Ma petite-fille était ici. C'était une enfant innocente, qui aimait l'école et attendait l'été avec impatience", raconte Mme Mendoza, 63 ans, devant l'établissement transformé en mémorial pour les victimes et où ont été déposées de nombreuses gerbes de fleurs.
Dora Mendoza, qui vivait avec Amerie et l'a vue pour la dernière fois à une cérémonie de fin d'année quelques heures avant la tuerie, souhaite que les responsables américains comme Joe Biden et le gouverneur du Texas Greg Abbott travaillent ensemble à des mesures concrètes.
Le président démocrate, qui doit visiter Uvalde dans les prochains jours, et l'élu républicain, sont aux antipodes sur la question des restrictions à imposer sur les ventes d'armes et la manière de lutter contre la flambée de la violence par armes à feu aux Etats-Unis.
- "Ne les oubliez pas" -
"Ils ne devraient pas juste attendre... qu'une tragédie ait lieu", lance Dora Mendoza
"Ils doivent faire quelque chose à ce sujet. Ils ne doivent pas nous oublier, les bébés... Ne les oubliez pas, s'il vous plaît", ajoute-t-elle dans un mélange d'anglais et d'espagnol.
"Faites quelque chose, je vous en supplie!", s'écrie encore Mme Mendoza, secouée de sanglots. "Tous ces cris et tous ces bébés innocents... On ne sait pas ce qu'ils ont vécu."
Comme la grand-mère d'Amérie, plusieurs résidents d'Uvalde sont venus se recueillir devant l'école où 21 petites croix en bois ont été érigées pour les enfants et les deux enseignantes abattus.
Parmi les personnes venues rendre un hommage, Yaritza Rangel, 23 ans, accompagnée de ses quatre enfants pour déposer des fleurs.
"Nous souffrons tous. Nous ne pensions pas que cela pourrait arriver ici", où la plupart des habitants se connaissent, explique-t-elle.
Si elle préfère éviter de parler de politique, Mme Rangel pointe toutefois trois mesures qu'elle aimerait voir entrer en vigueur: une vérification étendue des antécédents, un renforcement de la sécurité dans les écoles et un relèvement de l'âge minimum pour acheter des armes.
"Ce n'est pas logique", dit-elle. "Vous devez attendre d'avoir 21 ans pour acheter de l'alcool, pourquoi laissent-ils des gens de 18 ans acheter des fusils?"
Le jeune neveu de Yaritza Rangel, qui était dans une classe de l'école Robb dans laquelle le tireur a essayé d'entrer sans succès, est traumatisé par l'attaque, et la jeune femme craint désormais pour ses propres enfants.
Son fils entrera bientôt à l'école primaire et la perspective de violences l'empêche de dormir.
"Et si ça arrivait de nouveau?", demande-t-elle.
S.Mohideen--DT