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La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité? L'État nous doit-il quelque chose? Plus de 540.000 lycéens ont passé mardi matin l'épreuve de philo du bac, mais sans trop de stress pour nombre d'entre eux, concentrés sur les spécialités qui démarrent mercredi.
"Ça, c'est fait!", résume Maeva, 17 ans, à la sortie de l'épreuve devant le lycée Voltaire à Paris. Mais "c'est que le début, car les +spés+ demain et après-demain, c'est une autre histoire. J'aurai plus de stress, en raison des coefficients plus forts".
Comme eux, plus de 390.000 lycéens en terminale générale et plus de 150.000 en voie technologique ont planché dans la matinée sur un des trois sujets de philosophie (deux dissertations et un commentaire de texte).
En voie générale, ils ont eu le choix entre un texte de Simone Weil de 1943 sur la condition ouvrière ou répondre à l'une de ces deux questions: "La science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?" et "L'État nous doit-il quelque chose?".
En voie technologique, les sujets portaient sur "La nature est-elle hostile à l’homme?" et "L'artiste est-il maître de son travail?" pour la dissertation, et un texte de Platon.
A la sortie du lycée international des Pontonniers à Strasbourg, Emmanuelle, 17 ans, n'est "pas très sûre d'elle" après avoir pris le texte de Simone Weil, sur laquelle elle n’avait "pas travaillé en cours". Mais elle avoue être "plus stressée" par ses spécialités.
- "pas beaucoup d'enjeux" -
A Bordeaux, Anna, 17 ans, a aussi pris le commentaire. "J'ai bien gratté. J'étais motivée", dit-elle. Mais "il n'y a pas beaucoup d'enjeux car avec mes notes, je sais que j'ai déjà mon bac".
La note du bac repose à 40% sur le contrôle continu et à 60% sur des épreuves dites terminales (le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en terminale).
La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit dans le bac général, et quatre pour le bac technologique (sur un total de 100).
Le bac 2024 est marqué par le renvoi de mars à juin des épreuves de spécialité (les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats).
Elles avaient été avancées en mars l'an dernier, entraînant absentéisme et démotivation au dernier trimestre.
"Cette année, la philo n'est donc plus la seule épreuve écrite placée au mois de juin. Nous sommes avec une session 2024 plus normale, qui ressemble davantage à ce qu'était le bac avant la réforme", constate Hélène Péquignat, enseignante de philo à Voiron (Isère).
Le problème, selon cette enseignante: "Les révisions des spécialités et du grand oral viennent télescoper la préparation de la philosophie".
- Stress de Parcoursup -
Après la philo, les lycéens de la voie générale et technologique passeront les épreuves écrites de spécialité, de mercredi à vendredi, puis le grand oral entre le 24 juin et le 3 juillet.
Les résultats du bac, qui reste le sésame indispensable pour poursuivre des études supérieures, seront publiés le 8 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 30 mai.
"Le bac ne me stresse pas du tout, car Parcoursup a pris tout le stress", indique Tristan, 18 ans, à Paris, "en attente sur différents vœux" sur la plateforme.
Pour cette édition du bac, la postulante la plus jeune, inscrite en candidate libre dans l'académie de Strasbourg, a neuf ans. Le plus âgé a 76 ans.
Pour le bac pro, les 184.795 élèves de terminale, qui ont démarré la semaine dernière les épreuves écrites générales avec les langues, ont passé mardi matin le français, avant l'histoire-géographie dans l'après-midi.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, il était de 90,9%, en baisse de 0,2 point sur un an.
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H.Pradhan--DT