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La philo ouvre à nouveau le bal des épreuves écrites du baccalauréat: plus de 540.000 lycéens vont plancher mardi matin sur la dissertation ou le commentaire de texte, même s'ils sont nombreux à avoir réservé leurs révisions pour les épreuves de spécialité de la fin de semaine.
"Même si ce n'est pas l'épreuve phare, je révise la philo depuis trois semaines, histoire de mettre toutes les chances de mention de mon côté", explique à l'AFP Thomas, 17 ans, élève de terminale dans un lycée de Nice.
Les terminales des voies générale et technologique (392.145 pour le bac général et 151.224 pour le bac technologique) plancheront dès 08H00 sur un des trois sujets de philosophie (deux dissertations et un commentaire de texte) prévus dans le cadre du nouveau bac instauré en 2019.
La note du bac repose à 40% sur le contrôle continu et à 60% sur des épreuves dites terminales (le français écrit et oral, passé en classe de première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en terminale).
La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit pour les candidats au bac général, et quatre pour les candidats au bac technologique (sur un total de 100).
Cette session du bac 2024, qui se déroule dans un contexte de mobilisation d'une partie de la jeunesse contre l'extrême droite depuis la poussée du Rassemblement national aux européennes, est marquée par le renvoi de mars à juin des épreuves de spécialité.
Ces épreuves (les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats) avaient eu lieu pour la première fois en mars l'an dernier, entraînant absentéisme et démotivation de certains élèves au dernier trimestre.
"Cette année, la philo n'est donc plus la seule épreuve écrite placée au mois de juin. Nous sommes avec une session 2024 plus normale qui ressemble davantage à ce qu'était le bac avant la réforme", constate Hélène Péquignat, professeur de philo dans un lycée à Voiron (Isère).
- "Gagner des points" -
Le problème, selon l'enseignante, est que "les révisions des spécialités et du grand oral viennent télescoper la préparation de la philosophie".
"La philosophie... Comment dire ?", s'interroge Romane, 18 ans, une élève de terminale dans un lycée des Côtes-d'Armor qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Etant donné qu'il y a les spécialités avec un coefficient 16 chacune la même semaine, j'ai clairement laissé de côté la philo", assure la jeune fille, qui a choisi les spécialités Langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) et Sciences économiques et sociales (SES).
Romane "a quand même révisé les différentes notions et la méthode", car "c'est toujours bien de gagner des points".
Après la philo, les lycéens de la voie générale et technologique passeront les épreuves écrites de spécialité, de mercredi à vendredi, puis le grand oral entre le 24 juin et le 3 juillet.
Les résultats du bac, qui reste le sésame indispensable pour poursuivre des études supérieures, seront publiés le 8 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour l'an prochain, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 30 mai.
Pour cette édition du bac, la postulante la plus jeune, inscrite en candidate libre dans l'académie de Strasbourg, a neuf ans, une précocité sans précédent dans les bases du ministère de l'Education. Le plus âgé a 76 ans.
Pour le bac pro, les 184.795 élèves de terminale ont démarré mardi dernier les épreuves écrites générales avec les langues, avant le français et l'histoire-géographie cette semaine.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, il était de 90,9%, en baisse de 0,2 point sur un an.
S.Saleem--DT