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La chaleur s'est installée dans l'Hexagone pour plusieurs jours, avec 45 départements en vigilance jaune canicule mercredi, essentiellement dans l'Ouest et le Centre, et des températures inhabituelles pour une semaine de rentrée des classes.
Le thermomètre devrait grimper mercredi après-midi jusqu'à 31°C à Brest, 34°C à Paris, Tours ou encore Nantes, Bordeaux et Limoges, indique Météo-France sur son site internet. Le service de météorologie a placé 45 départements en vigilance jaune canicule. La zone concernée s'étend de la Seine-Maritime à la Gironde en passant par le Finistère sur le littoral océanique et jusqu'au Jura vers l'Est.
L'Hexagone devrait connaître "des températures inédites pour un mois de septembre sur un large quart sud-ouest", précise Météo-France.
Lundi a été la journée la plus chaude jamais observée en septembre. Jeudi sera encore une journée chaude et ensoleillée, avec des maximales comprises "entre 23 et 28 degrés sur le littoral de Manche, 29 à 34 degrés sur le reste du pays, voire 35 à 37 degrés du Poitou au Centre", selon Météo-France. Le phénomène pourrait se prolonger jusqu'à dimanche.
Cet épisode de chaleur intervient en pleine rentrée des classes, alors que de nombreux bâtiments scolaires en France sont inadaptés au changement climatique. Des écoles ont pris les devants, comme l'école primaire Jean Zay, située au centre de Rennes, qui a demandé aux parents de "fournir une gourde et une casquette" à leurs enfants.
Même message au collège Honoré de Balzac à Paris, où les enfants sont invités à boire au "minimum 1,5 litre par jour", à éviter "les activités sportives intenses lors des fortes chaleurs" et à porter "un chapeau ou une casquette lorsqu'ils sont en récréation".
- Blocage en "oméga" -
En Bretagne, Rennes fait appeler les 430 personnes vulnérables inscrites sur son registre. "Normalement on l'active en cas de vigilance orange, mais la préfecture a recommandé de l’activer (...), les services ont commencé la campagne d’appel", a fait savoir à l'AFP le service de communication de la ville.
En Gironde, ces chaleurs tardives interviennent en période de vendanges. "Hier il faisait 45°C au soleil. (...) Comme on n'arrose pas et qu'il fait très chaud, les grains de raisins se flétrissent", explique à l'AFP Emmanuelle Bordeille, vigneronne de 49 ans qui dirige une propriété de 20 hectares à Saint-Aignan.
"Une telle chaleur en septembre, comme cette semaine, c'est du jamais vu. Sur mes vignes, le sol est un peu craquelé, les feuilles retournées (par la chaleur)", décrit-elle. "Il y a un dérèglement du climat: j'appartiens à la quatrième génération et quand j'étais jeune, les étés, on parlait de canicule quand il faisait 30°C. Aujourd'hui, 30°C, ça va !"
"C'est malheureusement totalement en cohérence avec le réchauffement climatique", constate Christine Berne, climatologue chez Météo-France. "Une vague de chaleur en septembre n'est pas quelque chose de nouveau en soi, mais cette chaleur est plus intense et elle peut durer plus longtemps".
Cette situation s'explique par un phénomène de blocage dit en "oméga", de la forme de la lettre grecque, avec une remontée d'air très chaud en provenance du Sahara vers la France, "encadrée par deux zones fortement dépressionnaires", à l'origine de pluies torrentielles en Grèce, en Bulgarie ou encore en Espagne, indique Christine Berne à l'AFP.
L'année 2023 devrait être probablement la plus chaude de l'Histoire, a fait savoir mercredi l'observatoire européen Copernicus, avec des températures mondiales moyennes les plus élevées jamais mesurées durant l'été (juin-juillet-août).
Y.I.Hashem--DT