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Le gouvernement norvégien a présenté mercredi son plan de construction d'éoliennes en mer qui, espère-t-il, devrait voir les premières turbines érigées d'ici à 2030 à l'issue d'un appel d'offres.
Plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, le pays scandinave vise la construction en deux phases, d'une capacité de 1.500 MW chacune, d'un champ d'éoliennes posées (ancrées aux fonds marins) dans les eaux méridionales de la mer du Nord.
"Il s'agit de garantir l'accès à une énergie propre et bon marché, ce qui résonne avec la situation actuelle" marquée par la cherté de l'électricité en Europe, a dit le Premier ministre travailliste Jonas Gahr Støre lors d'une conférence de presse.
La première phase de ce champ baptisé Sørlige Nordsjø II fera l'objet d'un appel d'offres et ne sera destinée qu'à la consommation nationale. Le gouvernement a en effet exclu la pose de câbles tournés vers l'export comme le demandaient les industriels qui y voient une condition de rentabilité.
Les premières turbines devraient être érigées "dans la seconde moitié" de la décennie, a dit M. Støre.
Elles permettront de couvrir la consommation électrique de 460.000 foyers.
Ultérieurement, une deuxième phase du projet pourrait être reliée au continent européen, mais cela dépendra d'une étude confiée à l'autorité norvégienne des ressources hydrauliques (NVE).
L'organisation représentant les compagnies pétrolières --qui sont souvent les mêmes à être actives dans l'éolien--, Norsk olje og gass, a salué les "clarifications nécessaires" apportées par le gouvernement mais a aussi reproché à celui-ci d'avoir revu les ambitions à la baisse en scindant le champ éolien en deux phases.
Le gouvernement s'est défendu en assurant qu'une telle scission permettait d'accélérer le démarrage du projet.
Norsk olje og gass s'est également dit "surprise" de ne pas avoir été entendue sur la nécessité d'un câble vers le continent européen qui aurait, selon elle, permis au projet de se passer de subventions publiques.
Un autre champ d'éoliennes en mer, flottantes celles-ci, est aussi prévu dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord mais aucun calendrier n'a été fourni pour ce projet baptisé Utsira Nord, destiné lui aussi à la consommation nationale.
Ces projets éoliens avaient déjà été retenus par le précédent gouvernement de centre droit mais leur mise en oeuvre a pris du retard.
Comme ailleurs en Europe, un débat fait rage en Norvège sur l'opportunité de relier le réseau électrique national au réseau européen, un choix qui, selon les détracteurs, a pour effet de renchérir le prix, actuellement élevé, de l'électricité pour les consommateurs.
F.A.Dsouza--DT