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Nordahl Lelandais a campé sur ses positions tout au long de la première semaine de son procès pour le meurtre de la petite Maëlys, niant "solennellement" vendredi toute atteinte sexuelle sur la fillette.
"Je sais que la famille De Araujo se demande si j'ai fait ça sur leur fille, je le dis solennellement, je ne l'ai pas fait sur leur fille", a déclaré l'ancien maître-chien de 38 ans, jugé depuis lundi par la cour d'assises de l'Isère pour ce meurtre et pour des agressions sexuelles à l'encontre de deux petites-cousines.
Maëlys De Araujo, huit ans, avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d'une soirée de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Nordahl Lelandais reconnaît avoir "involontairement" tué la fillette en lui portant des coups, mais les circonstances du drame demeurent floues.
L'accusé a multiplié tout au long de la semaine les actes de contrition à l'égard des familles des victimes, sans réellement apporter d'éléments nouveaux sur ses motivations alors que le mobile pédocriminel est au coeur des débats.
Interrogé plusieurs heures vendredi après-midi sur ce qui l'a poussé à passer à l'acte et caresser le sexe de sa petite-cousine et filleule âgée de 4 ans en juillet 2017 alors que celle-ci dormait seule dans une chambre, et à filmer l'acte en gros plan, l'ancien militaire de 38 ans a souvent semblé se dérober.
"Je suis incapable de vous répondre", a-t-il répété à de multiples reprises, s'agaçant de certaines questions.
"C'était une période de ma vie, je suis désolé de le dire comme ça, et ça n'excuse en rien, mais j'étais paumé". "Je l'ai fait lorsqu'elle dormait parce que je suis incapable de le faire sur une petite fille éveillée", admettra-t-il tout au plus, alors qu'il est aussi accusé d'avoir agressé sexuellement une autre petite cousine de 6 ans une semaine avant la disparition de Maëlys.
- "Château de cartes" -
Me Laurent Boguet, avocat du père de Maëlys, énumère les dates des événements qui émaillent l'été 2017, 11 juillet, 20 août, 27 août: "On a l'impression que là, la voiture est devenue folle, qu'il n'y a plus de freins et ça fonce à 200 à l'heure vers le mur de béton", commente-t-il.
"Il n'y a pas d'évolution" dans ses explications, déplore pour sa part Me Caroline Rémond, qui défend les familles des petites-cousines. L'accusé avait déjà reconnu ces faits dès que les enquêteurs ont retrouvé les vidéos de ces agressions en décembre 2018, a-t-elle rappelé.
"Il n'y a pas de raison d'espérer qu'il parle plus et quand les questions le gênent, évidemment il dit +je ne sais pas+ ou +je ne me souviens pas+, c'est un peu sa technique pour ne pas répondre. Mes clients sont un peu déçus", a-t-elle ajouté.
Pour Me Fabien Rajon, avocat de la mère de la petite Maëlys, "sa position est de plus en plus fragilisée, le château de cartes est en train de s'écrouler". Malgré son "aplomb", il y a toujours autant de "doute sur la crédibilité" de Nordahl Lelandais, juge-t-il.
L'enfant, à l'époque âgée de 4 ans, "n'avait d'yeux que pour lui", raconte la mère de la filleule de Nordahl Lelandais.
"Pourquoi il a fait ça ? Est-ce qu'il a déjà fait ça sur d'autres enfants ? (...) Depuis quand a-t-il cette attirance ? ", s'interroge-t-elle à la barre. "On a été bien naïfs", se désole-t-elle.
- "Homme du mensonge" -
Confronté vendredi matin à l'une de ses anciennes compagnes, Nordahl Lelandais avait affirmé que Maëlys "serait encore là" si cette dernière avait répondu au message qu'il lui a envoyé la nuit des faits car il aurait alors quitté le mariage.
Ces propos sont "proprement insupportables", a commenté Me Laurent Boguet. Me Fabien Rajon, a lui aussi jugé "indécent de faire culpabiliser cette malheureuse ex-compagne". "Nordahl Lelandais, c'est l'homme des prétextes, des fausses excuses, l'homme du mensonge", a-t-il accusé.
Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, il n'a pas fait appel.
Lundi, la cour entendra notamment les témoignages des parents de l'autre fillette victime d'attouchements et ceux des parents de Maëlys.
Nordahl Lelandais encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu autour du 18 février.
U.Siddiqui--DT