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Le marché de l'emploi américain a contre toute attente résisté à Omicron en janvier, continuant à créer des emplois malgré les perturbations qui faisaient craindre des destructions, une solidité du marché que le président américain Joe Biden ne manquera pas de saluer.
En janvier, 467.000 emplois ont été créés, a annoncé vendredi le département du Travail.
C'est bien plus qu'attendu, puisque les prévisions allaient de près de 200.000 emplois créés pour les plus optimistes, à 300.000 emplois détruits pour les plus pessimistes. Les chiffres du seul secteur privé, publiés mercredi, laissaient redouter le pire, avec des destructions d'emplois pour la première fois depuis plus d'un an, selon l'entreprise ADP qui les compile.
Le président américain a prévu de s'exprimer à 10H45 (15H45 GMT) depuis la Maison Blanche, pour commenter ces chiffres.
"La croissance de l'emploi s'est poursuivie dans les loisirs et l'hôtellerie, dans les services aux professionnels et aux entreprises, dans le commerce de détail et dans le transport et la logistique", détaille le département du Travail dans son communiqué.
Par ailleurs, en décembre, 510.000 emplois ont été créés au lieu des 199.000 initialement annoncés. La prise en compte des nouveaux chiffres de la population après le recensement de 2020 a conduit à une révision pour l'ensemble de l'année 2021 : 217.000 emplois de plus qu'annoncé ont été créés.
"Le marché du travail a commencé l'année sur une note plus solide que prévu, défiant les attentes selon lesquelles la propagation rapide d'Omicron entraînerait un recul temporaire", ont commenté les économistes Kathy Bostjancic et Lydia Boussour, d'Oxford Economics, dans une note.
– Retours sur le marché de l'emploi –
Le taux de chômage, lui, remonte de 0,1 point, à 4,0%. Mais paradoxalement, c'est une bonne nouvelle, puisque des gens qui s'étaient éloignés du marché du travail depuis le début de la pandémie, y reviennent.
Le taux de participation, en effet, s'est hissé à 62,2%, après 61,9% en décembre, ce qui devrait apporter une petite bouffée d'oxygène aux employeurs, confrontés depuis des mois à un manque de personnel.
"Cela montre que les travailleurs (qui étaient) en marge commencent à revenir de manière plus significative sur le marché du travail", soulignent encore Kathy Bostjancic et Lydia Boussour.
Mais les inégalités restent fortes, avec un taux de chômage toujours deux fois plus élevé pour les Américains noirs (6,9%) que pour les Américains blancs (3,4%).
"Les chiffres les plus surprenants" de ce rapport sont, d'une part, le taux de participation, en hausse "alors que 15 millions de personnes ont contracté le Covid et que les écoles ont été fortement perturbées", a commenté sur Twitter Julia Pollak, cheffe économiste pour ZipRecruiter.
D'autre part, ajoute-t-elle, "l'emploi dans les loisirs et l'hôtellerie a augmenté (...) alors que les repas au restaurant et les voyages ont clairement diminué".
Conséquence de la pénurie de main d'œuvre, le salaire horaire moyen dans le privé a continué à grimper, et est désormais de 31,63 dollars, soit 23 cents de plus qu'en décembre ; il a augmenté de 5,7% au cours des 12 derniers mois.
– Employés en quarantaine –
Le variant Omicron a fortement perturbé l'économie américaine à partir de fin décembre. Les consommateurs ont évité d'aller au restaurant, au cinéma, ou ont reporté certains soins médicaux le temps de laisser la vague passer tandis que le manque de salariés a obligé à réduire par exemple les heures d'ouverture de nombreux commerces.
En janvier, six millions de personnes se sont retrouvées, à un moment ou un autre, dans l'incapacité de travailler à cause d'une fermeture de l'entreprise liée au Covid, quasiment le double du mois précédent.
Ces chiffres de l'emploi devraient achever de convaincre la banque centrale américaine (Fed) de commencer à relever ses taux en mars sans craindre pour la santé du marché du travail, récemment qualifié par le président de l'institution Jerome Powell de "très, très solide".
La Fed veut resserrer sa politique monétaire pour lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans, une menace pour la reprise économique.
A.Murugan--DT