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Les éditions nationales des journaux télévisés de France 3 seront remplacées en septembre 2023 par 24 éditions régionales, a annoncé mardi la direction de France Télévisions à ses salariés, un projet que conteste le Syndicat national des journalistes.
Ce changement concernera aussi bien l'édition de la mi-journée, le 12/13, que celle du soir, le 19/20.
Ces deux nouvelles cases d'information, qui s'appelleront "Ici midi" et "Ici soir", prendront la forme de "24 journaux télévisés complets, construits, pensés par les rédactions régionales", a précisé à l'AFP Philippe Martinetti, directeur du réseau France 3.
"Les contenus nationaux des JT seront produits par franceinfo et les services de la rédaction nationale, et donc mis à disposition des rédactions régionales", a poursuivi M. Martinetti.
"C'est une transformation de l'information importante, portée par les équipes en régions et 24 visages régionaux: c'est de l'information vue de là où nous habitons avec un prisme de proximité extrêmement fort", a-t-il ajouté.
Pour concrétiser ce projet, dénommé "Tempo" en interne, "un travail de redéfinition éditoriale des éditions" débutera dès septembre entre les équipes régionales de France 3 et celle de la rédaction nationale, est-il indiqué dans une note interne envoyée mardi aux salariés, que l'AFP a pu consulter.
Pour le Syndicat national des journalistes de France Télévisions, l'annonce de la prochaine disparition des éditions nationales de France 3 constitue "l'ultime trahison" de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions.
"Si des consœurs ou confrères en régions sont sans doute ravis de cette pseudo-régionalisation, comment relever ce défi impossible ? Mais comment vont-ils faire pour assumer 1 heure et demie d’info par jour sans moyens supplémentaires ?", s'insurge le syndicat dans un communiqué.
"Du côté du réseau régional, il n'y a pas moins de moyens", répond Philippe Martinetti. "Pour la première fois depuis 10 ans, le budget 2022 du réseau régional n'est pas à l'économie, la présidente de France Télévisions l'a stabilisé", assure-t-il.
Cette annonce survient dans un contexte de malaise au sein des rédactions nationales de France Télévisions, qui ont voté jeudi dernier à une large majorité une motion de défiance à l'encontre de Laurent Guimier, directeur de l'information du groupe audiovisuel public.
A.Krishnakumar--DT