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La Bourse de New York, qui avait bien démarré mardi, tentant de poursuivre l'élan de la semaine dernière, a terminé en berne, minée par la perte de confiance des consommateurs américains.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a lâché 1,56% à 30.946,99 points, le Nasdaq, à dominante technologique, qui avait tiré le rebond de la semaine précédente, a de nouveau plombé le marché, plongeant de 2,98% à 11.181,54 points.
L'indice élargi S&P 500 a perdu 2,01%, à 3.821,55 points.
La séance avait pourtant bien démarré avec des nouvelles positives venues de Chine sur sa politique de tolérance zéro vis-à-vis du Covid-19.
Pékin a en effet annoncé avoir réduit de moitié la durée de quarantaine pour les voyageurs arrivant en Chine, "le plus grand changement à ce jour dans sa politique de lutte contre la pandémie qui a isolé le pays et causé des préoccupations économiques", s'était félicité Art Hogan de National Securities.
Mais ce baume au cœur des investisseurs, espérant entrevoir un rebond de la demande, a fait long feu après la publication de l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board.
Celui-ci s'est dégradé nettement plus que prévu en juin, tombant à son plus bas niveau depuis février 2021.
Chutant à 98,7 points, l'indice a perdu 4,5 points par rapport à mai, alors que les analystes s'attendaient à 101 points.
L'appréciation de la conjoncture à venir, qui est basée sur leurs attentes en termes de revenus et de marché de l'emploi, s'est encore détériorée, plongeant de 7,3 points à 66,4 points, son plus bas niveau depuis mars 2013.
"Que la confiance baisse, c'est normal avec ce qui se passe avec l'inflation et sur le principe, ce n'est pas forcément mauvais pour le marché car cela signifie que l'économie ralentit, que la hausse des prix devrait diminuer et donc que la Fed devrait être moins agressive", a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
"Mais ce qui est plus inquiétant, c'est que les attentes d'inflation des Américains restent à 8% sur douze mois, ce qui montre qu'ils n'ont pas confiance dans la politique de la Fed", a poursuivi M. Volokhine.
"Avec ce manque de confiance dans la politique de la banque centrale américaine" pour juguler l'inflation, "les Américains, qui sont quand même les investisseurs, ne vont en tout cas pas investir maintenant dans le marché", a-t-il ajouté.
- Coup dur pour le marché -
Pour Craig Erlam, analyste chez Oanda, la lecture de l'indice de confiance a été "un coup dur" pour le marché.
"La baisse importante de la composante des attentes n'augure rien de bon sur la résilience des dépenses", alors que la consommation est de loin la locomotive de l'économie américaine, a-t-il souligné.
Il relevait "des zones de faiblesse qui apparaissent dans l'économie, comme le marché immobilier, et peut-être bientôt les dépenses de consommation". "Ce serait un revers massif et potentiellement le signal le plus fort à ce jour que les Etats-Unis se dirigent vers une récession", a noté M. Erlam.
Pour autant, le président de la Fed de New York, John Williams, a de nouveau assuré mardi que la première économie mondiale devrait éviter une récession.
"Une récession n'est pas actuellement mon scénario de base", a déclaré M. Williams sur CNBC. "Je pense que l'économie est forte", a-t-il ajouté, prédisant une croissance du PIB américain entre 1% et 1,5% sur l'année, toutefois moins forte que celle émise par la banque centrale il y a seulement quinze jours (+1,7%).
Quasiment tous les secteurs du S&P ont conclu dans le rouge, à commencer par les dépenses non-essentielles, qui ont perdu plus de 4%, suivies par les valeurs dites de croissance relevant des technologies de l'information (-3,01%) et du secteur de la communication (-2,92%).
Seule l'énergie a gardé la tête hors de l'eau, dans le sillage de la hausse des prix du brut (+2,71%).
Les grands noms de la tech ont plombé le Nasdaq, comme Amazon, Meta (Facebook) ou Tesla, qui ont tous chuté de plus de 5%. Les fabricants de semi-conducteurs ont aussi plongé comme AMD (-6,24%) ou Nvidia (-5,26%).
Dans le secteur de la consommation, Nike a dégringolé de presque 7% après avoir publié des projections moroses pour l'ensemble de l'année, notamment à cause d'une baisse de ses ventes en Chine.
Le fabricant d'électroménager Whirlpool a perdu 1,74% à 161,03 dollars, après avoir annoncé sa sortie du marché russe en nouant un accord pour vendre ses opérations dans le pays à un fabricant turc, Arcelik. Ce désengagement devrait conduire à une perte de 300 à 400 millions de dollars au deuxième trimestre pour Whirlpool.
A.El-Ahbaby--DT