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Le président ukrainien devrait réclamer lundi plus d'armes pour son pays en guerre aux dirigeants du G7 qui vont encore resserrer davantage l'étau sur la Russie durant leur sommet annuel en Allemagne.
Vêtu de son habituel T-shirt kaki, Volodymyr Zelensky a commencé son allocution par visioconférence, peu après 08H00 GMT, lors de cette réunion des sept puissances industrielles entamée dimanche dans le cadre bucolique du château d'Elmau, au pied des Alpes bavaroises.
Le dirigeant ukrainien, qui participera également au sommet de l'Otan à Madrid à partir de mardi, veut faire pression sur les sept dirigeants pour un soutien accru de leur part, au lendemain de frappes russes sur Kiev, dénoncées comme des actes de "barbarie" par le président américain, Joe Biden.
Toujours en pointe du soutien à l'Ukraine, les Etats-Unis ont lancé cette seconde journée de sommet en annonçant que le G7 allait s'engager à durcir encore les sanctions contre l'économie russe, en visant tout particulièrement l'industrie de défense.
Ils entendent également développer un "mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe", selon un haut responsable de la Maison Blanche.
Le G7 va également "se coordonner pour utiliser les taxes douanières sur les produits russes afin d'aider l'Ukraine", a poursuivi la même source.
En Ukraine, pour la première fois depuis des semaines, la capitale a été frappée dimanche matin par des missiles russes tandis que des combats acharnés se poursuivaient dans l'est du pays, dans ce conflit meurtrier entré dans son cinquième mois.
"Les leaders du G7 (...) ont un potentiel conjoint suffisant pour arrêter l'agression russe", à condition de procurer à Kiev "des armes" dans les délais nécessaires.
- Embargo sur l'or russe -
Pour le chancelier allemand, Olaf Scholz, hôte du sommet d'Elmau, ces bombardements sont venus rappeler une nouvelle fois "qu'il était juste d'être unis et de soutenir l'Ukraine".
Vladimir Poutine espérait que, "d'une manière ou d'une autre, l'Otan et le G7 se divisent. Mais nous ne l'avons pas fait et nous ne le ferons pas", a également assuré M. Biden.
Au premier jour de leurs échanges dimanche, dans ce château posé sur les alpages vert émeraude, les sept pays industrialisés (Allemagne, France, Etats-Unis, Canada, Japon, Italie, Grande-Bretagne) ont annoncé décréter un embargo sur l'or nouvellement extrait en Russie.
Cette mesure frappera "directement les oligarques russes et s'attaquera au cœur de la machine de guerre de Poutine", a martelé le Premier ministre britannique Boris Johnson alors que les Occidentaux ont déjà adopté plusieurs salves de sanctions contre la Russie.
- Menace de crise alimentaire -
Que ce soit lors de leurs échanges ou lors des séances de photo de groupe décontractées, les Occidentaux ont pris soin d'afficher leur unité lors de ce sommet largement consacré à la guerre en Ukraine et à ses répercussions.
Parmi les plus urgentes, la crise alimentaire qui menace une partie de la planète alors que des milliers de tonnes de céréales dorment dans les silos ukrainiens en raison du blocus ou de l'occupation des ports de le mer Noire par les Russes.
Boris Johnson doit demander lundi une "action urgente" pour relancer les exportations vitales de céréales de l'Ukraine alors que les pays les plus pauvres sont au bord du gouffre, a fait savoir Downing Street.
Cette grave menace qui plane sur nombre de pays émergents sera également au coeur des discussions que meneront lundi les chefs d'Etat et de gouvernement avec le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, mais aussi avec les dirigeants des cinq pays invités cette année en Bavière (Inde, Argentine, Sénégal, Indonésie et Afrique du Sud).
L'Inde, le Sénégal et l'Afrique du Sud se sont abstenus lors du vote d'une résolution de l'ONU condamnant l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le chef de l'Etat indonésien et président du G20 Joko Widodo doit également se rendre prochainement en Ukraine et en Russie pour discuter des conséquences économiques et humanitaires de l'invasion russe.
Les économies émergentes sont particulièrement exposées au risque de pénuries alimentaires et à la crise climatique, autre urgence que les sept dirigeants doivent aborder avec leurs invités.
Dans un contexte de pénurie de gaz russe, des ONG de défense de l'environnement craignent que le G7 ne recule sur ses engagements à mettre fin au financement international des combustibles fossiles.
G.Rehman--DT