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La présidente de Radio France Sibyle Veil se dit opposée à l'idée d'une grande fusion dans l'audiovisuel public et attend de connaître les projets de l’État avant de postuler à un deuxième mandat, jeudi dans un entretien au Figaro.
"Je ne suis pas favorable à cette fusion", a déclaré Mme Veil, selon qui "Radio France et France Télévisions n'ont pas du tout les mêmes enjeux stratégiques".
Cette hypothèse a été mise sur la table le 8 juin par un rapport sénatorial qui proposait de fusionner France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (RFI et France 24) et l'Ina à partir de 2025 dans une société publique unique baptisée France Médias.
"Nos modèles de production ne coïncident pas: la radio est un média sobre qui produit tous ses contenus en interne, la télé achète une grande partie de ses programmes à l'extérieur", argumente Sibyle Veil.
"Un nouvel ensemble de cette taille serait difficilement gérable sur le plan social. La fusion des deux entités serait une réponse administrative éloignée des véritables enjeux stratégiques", juge-t-elle.
Questionnée sur sa volonté de postuler à un deuxième mandat, elle répond: "Il me semble normal de vouloir connaître le projet pour l'audiovisuel public avant de m'engager. Je me positionnerai d'ici à l'automne".
Mme Veil, 44 ans, a été nommée présidente du groupe de radio public en avril 2018, pour un mandat de cinq ans.
Ces dernières semaines ont également été agitées par l'annonce de la suppression dès cette année de la redevance, qui finance l'audiovisuel public. Cette mesure a été voulue avant sa réélection par le président Emmanuel Macron, au titre du pouvoir d'achat.
L'exécutif souhaite remplacer ce prélèvement par un budget courant sur plusieurs années, et assure que la fin de la redevance n'entraînera pas de baisse des moyens de l'audiovisuel public.
"Si le débat public conduit à de nouvelles économies, nous ne pourrions désormais plus le faire sans suppression d'offres et de missions de service public", prévient Mme Veil.
Des syndicats de France Télévisions et Radio France ont appelé à la grève et à une manifestation à Paris le 28 juin.
B.Krishnan--DT