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La sous-gouverneure de la Banque de France, Sylvie Goulard, a qualifié jeudi d'"inexactes" et de "calomnieuses" les "allégations" d'Anticor, après que l'association anticorruption a déposé une nouvelle plainte contre elle visant ses anciennes prestations réalisées pour un groupe de réflexion américain.
Sylvie Goulard a été eurodéputée, éphémère ministre des Armées d'Emmanuel Macron en 2017 et est actuellement numéro trois de la Banque de France depuis 2018.
"Mme Goulard tient à souligner que les allégations d'Anticor sont inexactes et calomnieuses", a déclaré auprès de l'AFP son avocate, Me Laureline Giron.
"En 2019, l'Office européen de lutte anti-fraude a exclu tout manquement à ses obligations de membre du Parlement européen et en 2020, le Parquet national financier a classé sans suite pour absence d'infraction au terme d'une enquête approfondie", a-t-elle ajouté. "Mme Goulard se réserve le droit d'exercer toutes actions adéquates à cet égard."
Anticor veut obtenir qu'un juge d'instruction enquête sur d'anciennes prestations réalisées par Mme Goulard, quand elle était députée européenne pour l'Institut Berggruen.
L'association anticorruption s'interroge sur la réalité du travail effectué par l'ancienne députée européenne pour ce groupe de réflexion américain mais aussi et surtout sur les éventuelles contreparties en échange des rémunérations versées dans le cadre de ce contrat.
Anticor avait déjà déposé une plainte simple en 2019. Le PNF avait ouvert une enquête préliminaire, classée sans suite en novembre 2020.
Mais Anticor estime "insuffisantes" les investigations menées par le PNF et a déposé à Paris, le 9 juin, une plainte avec constitution de partie civile, ce qui permet quasi systématiquement la saisine d'un juge d'instruction pour mener des investigations.
Consulté par l'AFP, ce document vise les délits de corruption passive, trafic d'influence passif, prise illégale d’intérêt et abus de confiance.
Mme Goulard avait reconnu avoir travaillé comme "conseillère spéciale" pour plus de 10.000 euros mensuels entre octobre 2013 et janvier 2016 auprès du Council for the Future of Europe, un groupe de réflexion fondé par l'Institut Berggruen, alors qu'elle était eurodéputée.
"On a fait des activités qui relevaient de la réflexion, de l'animation de groupe, de l'organisation de réunions. C'est un travail qui est avéré", avait-elle insisté lors d'une audition devant le Parlement européen.
O.Mehta--DT