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Harcèlement et agressions sexuelles sont monnaie courante dans le secteur minier australien, qui pèse des milliards de dollars, a révélé jeudi une enquête parlementaire, citant des témoignages poignants de travailleuses victimes de ces violences.
Le rapport fait état d'abus généralisés à l'encontre de ces ouvrières, qui, en raison de leur emploi, passent des semaines sur des sites miniers isolés de l'Outback de l'Etat d'Australie occidentale.
Une femme a raconté dans le cadre de cette enquête parlementaire avoir été assommée alors qu'elle retournait à son logement sur un site minier.
"Quand je me suis réveillée, mon jean et ma culotte étaient autour de mes chevilles, je me suis sentie malade, honteuse, violée, sale et très confuse", a témoigné cette ouvrière.
Une autre a raconté l'histoire d'une femme qui a fait "une dépression mentale et physique" après avoir été harcelée par un collègue.
Ces femmes ont évoqué leur épuisement et la difficulté d'être constamment harcelées sur ces sites, situés loin de tout, et où elles ne peuvent même pas laver leurs sous-vêtements par crainte qu'ils ne soient volés sur la corde à linge.
Certaines ont évoqué des agents de sécurité qui filment les femmes sous la douche, tandis que d'autres ont reçu des "messages ignobles" de la part de cadres supérieurs.
Dans le cadre de cette enquête, l'Alliance des travailleurs des mines de l'Ouest a affirmé que plus d'un cinquième de ses membres de sexe féminin ont reçu des demandes de faveurs sexuelles en échange de meilleures conditions de travail ou d'un avancement professionnel.
"Il est important que le Parlement, le gouvernement et le grand public prennent conscience de l'ampleur de la violence et des abus horribles auxquels les femmes sont exposées dans le cadre de leur travail", a déclaré Libby Mettam, qui a dirigé cette enquête du Parlement d'Australie Occidentale.
Elle a affirmé être "choquée et consternée, par l'ampleur et la gravité du problème".
Les géants miniers Rio Tinto, Fortescue et BHP ont fait l'objet de cette enquête et ont confirmé avoir licencié des travailleurs pour cause de comportements inappropriés.
Mais l'enquête a également révélé "qu'ils avait plus de chances d'être transférés sur un autre site que d'être sanctionnés".
Ce rapport fait suite à l'enquête du géant minier australien Rio Tinto qui a publié en février un rapport interne accablant, révélant que les agressions sexuelles, le harcèlement et la discrimination raciale sont monnaie courante "dans toute l'entreprise".
S.Al-Balushi--DT