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"La quasi-totalité des établissements connaissent des difficultés de recrutement" d'infirmiers et d'aide-soignants "de manière permanente ou ponctuelle", selon une enquête réalisée par la Fédération Hospitalière de France (FHF), qui souligne que l'urgence reste "les infirmiers et la nuit".
"Conjuguées à un absentéisme élevé, ces difficultés de recrutement pèsent lourdement sur le dynamisme des établissements", alertent les auteurs de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance mercredi. "Un été difficile se profile sur le plan notamment de la gestion des soins non programmés", rappellent-ils.
L'enquête, conduite en avril et mai 2022 auprès de plus de 400 établissements publics de santé et médico-sociaux, regroupant en tout plus de 380.000 professionnels non médicaux, révèle que 80,3% d'entre eux rencontrent en permanence des difficultés, 18,9% de façon ponctuelle. Soit 99% de l'ensemble des établissements (hôpitaux et Ehpad publics).
C'est dans les hôpitaux, hors CHU, que la situation en matière de ressources humaines non médicales "s'est le plus fortement dégradée", avec notamment un doublement des postes d'infirmiers non pourvus (6,6% en avril 2022 contre 3% en 2019).
Si les infirmiers "restent la première priorité en matière de recrutement" dans les hôpitaux, les Ehpad, eux, manquent principalement d'aides-soignants.
La gériatrie reste d'ailleurs de loin le secteur qui peine le plus à attirer du personnel, suivi par les blocs opératoires, la médecine (les services non spécialisés) puis la psychiatrie.
Sans surprise, les auteurs soulignent également que "la nuit semble être la période la plus complexe à organiser".
Selon la FHF, les effectifs "ont augmenté en moyenne de +3% entre 2019 et 2021" dans les établissements publics, mais cela "n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions aides-soignants et en infirmiers", du fait, notamment, de l'augmentation de la demande de soins.
L’absentéisme se stabilise à un niveau "historiquement élevé". Selon l'enquête, il a frôlé en 2021, comme en 2020, les 10% (contre 9% en 2019 et 7,4% en 2012) et il "fragilise le fonctionnement quotidien des équipes".
Absentéisme élevé et difficulté de recrutement réduisent "la capacité de rattrapage" des soins déprogrammés pendant l'épidémie de Covid, prévient la FHF. "Les agents suspendus pour non vaccination" ne représentent que 0,3% du personnel et ne peuvent donc être considérés comme "un vivier", relève-t-elle.
A.El-Ahbaby--DT