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La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, de nouveau préoccupée par un ralentissement économique généralisé et nerveuse avant l'audition du président de la banque centrale américaine (Fed) devant le Congrès américain.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones cédait 0,70%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, perdait 0,08%, et l'indice élargi S&P 500, 0,49%.
Après une séance ensoleillée mardi, les indices repartaient dans le rouge, "un changement de direction qui semble lié à une inquiétude fondamentale quant aux perspectives de croissance, mises de côté hier à la faveur d'un rebond technique", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La plupart des baromètres de l'aversion pour le risque, de l'indice de volatilité VIX au prix des obligations souveraines, remontaient ainsi en début de séance.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détendait brutalement, à 3,12%, contre 3,28% la veille, le taux des obligations évoluant en sens inverse de leur prix.
Les regards sont braqués sur la commission bancaire du Sénat américain, devant laquelle est auditionné le président de la Fed, Jerome Powell, à partir de 15H30 GMT. Le responsable sera également entendu demain par la commission des finances de la Chambre des représentants.
"On sait ce qu'il va dire. Il va essayer de passer pour étant en train de lutter contre l'inflation par tous les moyens", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
"Il a des comptes à rendre aux représentants du peuple. Comme il ne peut pas dire qu'il a empêché l'inflation d'arriver, il doit avoir un discours très très dur vis-à-vis de sa lutte contre l'inflation", a poursuivi le gérant. "Et evidemment, ce n'est pas ce que le marché veut entendre."
Pour les analystes de Schwab, "la conviction vis-à-vis des actions manque, car la pression inflationniste force les banques centrales à resserrer leur politique monétaire, ce qui alimente les craintes d'inflation."
Dernières banques centrales en date à serrer la vis, la Banque nationale tchèque et la Banque centrale d'Islande, qui ont respectivement relevé mercredi leur taux directeur de 1,25 point de pourcentage (pour le porter à 7%) et 1 point (à 4,75%).
"Les membres de la commission (sénatoriale) vont cribler le président de la Fed de questions sur la façon dont il entend juguler l'inflation sans faire basculer l'économie", a anticipé Patrick O'Hare. "A ce stade, le marché est loin d'être convaincu qu'il peut y arriver."
"Le durcissement des conditions financières (...) devrait continuer à tempérer la croissance et contribuer à mieux équilibrer la demande et l'offre", a déclaré Jerome Powell dans son propos liminaire, mercredi.
La Fed "prévoit qu'en deux ans, le taux de chômage va remonter à 4,1%, mais ce n'est pas suffisant" pour ramener l'inflation proche son objectif de 2%, estime Gregori Volokhine. "Et comment peut-il dire qu'il continue à lutter contre le plein emploi alors que ce qu'il va faire va contribuer à détruire des emplois? Mais il n'a pas le choix."
Au diapason des cours de l'or noir, les valeurs pétrolières dévissaient mercredi, d'ExxonMobil (-3,16%) à Marathon Oil (-5,74%). Le gros temps qui soufflait de manière générale, sur toutes les matières premières, affectait aussi la minière Freeport McMoRan (-7,33%) ou l'aciériste US Steel (-2,70%).
Le cigarettier Altria plongeait (-8,88% à 41,64 dollars) après la décision, annoncée mardi, du gouvernement de réduire le taux de nictoine des cigarettes vendues aux Etats-Unis, ce qui permettrait, selon des experts, de limiter la dépendance des fumeurs.
Autre coup dur pour le groupe de Richmond (Virginie), l'agence américaine qui régule notamment la commercialisation du tabac et de ses produits affiliés se préparerait à interdire la vente des produits Juul, géant des cigarettes électroniques dont Altria possède 35% du capital.
Revlon poursuivait sa folle chevauchée (+42,41% à 8,63 dollars). Après avoir fondu de 73% après la publication des premières informations liées à son dépôt de bilan, intervenu jeudi, le groupe cosmétique a vu la valeur du titre plus que quintupler, dopée notamment par l'afflux d'investisseurs particuliers, décidés à spéculer sur l'action.
Y.Chaudhry--DT