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Les offensives politiques de Donald Trump sont synonymes d'encore plus "d'incertitudes" qu'à l'époque de la pandémie de Covid-19 pour l'environnement économique mondial, estime le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) dans un entretien dimanche au Sunday Times.
Dans ses projections de l'inflation, la BCE doit "prendre en compte l'incertitude de l'environnement actuel, qui est encore plus élevée qu'elle ne l'était pendant la pandémie", dit Luis de Guindos.
La perspective de droits de douane imposés par les États-Unis, et les répliques de leurs partenaires commerciaux, provoquent "beaucoup d'incertitudes" et rend "la situation actuelle très volatile", ajoute le numéro deux de Christine Lagarde.
"On dirait que chaque jour, une nouvelle taxe est imposée, ou qu'une taxe annoncée est retirée", résume l'ex-ministre espagnol de l'Economie.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a lancé toute une série d'offensives commerciales contre ses alliés comme ses concurrents, affirmant que les Etats-Unis étaient injustement traités dans les échanges internationaux.
"Une guerre commerciale serait une situation perdante-perdante pour tout le monde" car elle pénaliserait la croissance via l'augmentation des prix, souligne Luis de Guindos.
Outre les droits de douane, "la dérégulation" financière voulue par l'administration Trump est une autre "source d'incertitude", tout comme la réduction des impôts sur les bénéfices des entreprises, qui "pourrait affecter les flux de capitaux à travers l'Atlantique", estime-t-il.
Face à la remise en cause de l'engagement militaire, le plan de réarmement de la Commission européenne, qui vise une augmentation des dépenses des Etats membres à hauteur de 1,5% du PIB, est "certainement une décision dans la bonne direction", mais l'absence de "détails" empêche pour l'heure "une évaluation précise de son impact sur l'économie", souligne Luis de Guindos.
Malgré le contexte d'"incertitudes", "le processus de désinflation est sur la bonne voie", assure-t-il, confiant dans la perspective que l'inflation "convergera de manière durable" vers l'objectif de 2% "d'ici la fin de cette année ou le début de l'année prochaine".
L'institut définit la stabilité des prix à ce niveau, qui renforce la confiance des ménages et entreprises pour consommer et investir.
S.Al-Balushi--DT