![Journée noire pour Ubisoft, touché par la grève nationale du secteur et des résultats décevants](https://www.dubaitelegraph.ae/media/shared/articles/ed/15/eb/Journ--e-noire-pour-Ubisoft--touch--711714.jpg)
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La série noire continue pour Ubisoft: en déconfiture sur les marchés financiers et en pleine réflexion quant à son avenir, le géant français des jeux vidéo a annoncé un chiffre d'affaires quasiment divisé par deux au troisième trimestre, alors qu'un mouvement de grève national mobilise ses salariés.
En baisse de 47,5%, à 318,1 millions d'euros, ces chiffres décevants sont le reflet du report au 20 mars de la sortie de son titre phare "Assassin's Creed Shadows", initialement prévu pour le 15 novembre, et sur lequel le groupe mise beaucoup.
Ubisoft pâtit également du succès en demi-teinte de son dernier blockbuster "Star Wars Outlaws" sur la période de Noël, qui "n'a pas répondu aux attentes" de l'éditeur, a indiqué jeudi le directeur financier du groupe Frédérick Duguet, lors d'une conférence de presse.
Concernant les "réservations nettes" ("net bookings"), indice de référence du groupe qui désigne les ventes hors revenus différés, elles ont chuté de 51,8% au troisième trimestre, à 301,8 millions d'euros, "conforme à l'objectif révisé" en janvier du groupe.
Ubisoft espère rebondir au dernier trimestre avec la sortie de "Assassin's Creed Shadows", dont les précommandes "affichent une bonne dynamique, à un niveau comparable à celles d'+Assassin’s Creed Odyssey+", qui figure au 2e rang des plus grands succès de la franchise, fait valoir Ubisoft.
Avec ce nouvel opus qui se déroule dans le Japon médiéval - une demande de longue date des fans - "nous voulons égaler la performance de +Assassin's Creed Valhalla+", jeu le plus vendu de cet univers, "dont Odyssey a été très proche en termes de quantité vendue", a affirmé M. Duguet.
L'éditeur espère retrouver des couleurs sur sa prochaine année fiscale, comptant notamment sur les ventes de "Shadows" et du nouveau contenu pour son jeu de tir "Rainbow Six Siege".
Frédérick Duguet a également rappelé qu'Ubisoft comptait sortir "chaque année" des produits en lien avec l'univers Assassin's Creed.
- "Choix difficiles" -
Jeudi, l'éditeur a également été touché par le journée de grève nationale lancée dans le secteur du jeu vidéo - alors que plusieurs journées de mobilisation ont agité ses studios français l'an dernier, au sujet notamment des salaires et du télétravail.
Début 2023, le groupe a entamé un plan de réduction des coûts. Il compte désormais dépasser les 200 millions d'euros prévus cette année et "poursuivre ces efforts" l'an prochain.
L'éditeur a annoncé ces derniers mois plusieurs fermetures de studios, notamment aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et a débranché son jeu de tir en ligne "XDefiant", faute d'audience, menant au licenciement de plus de 450 employés.
Des choix "difficiles mais nécessaires", a affirmé le PDG d'Ubisoft Yves Guillemot, cité dans le communiqué.
Sur fonds de rumeurs de rachat, il a également indiqué en janvier étudier plusieurs "options" concernant son avenir et a lancé un processus en ce sens, sur lequel Ubisoft n'a pas souhaité donné plus de détails jeudi.
L'éditeur, qui employait 18.666 salariés dans le monde fin septembre et environ 4.000 en France, pourrait faire l'objet d'un rachat conjoint par le géant chinois de la tech Tencent et la famille Guillemot, aux commandes du groupe.
Tencent, avec qui les frères Guillemot ont scellé une union en 2022 pour garder la main sur l'entreprise, détient près de 10% du capital, tandis que la famille en possède autour de 14%.
Mais d'autres géants du jeu vidéo pourraient être intéressés, comme Savvy Games, groupe détenu par le très puissant Fonds d'investissement public saoudien, avec qui Ubisoft aurait noué un partenariat, selon des informations du journal Les Échos.
Également interrogé sur d'éventuelles retombées positives de la sortie en 2025 de la Switch 2, le très attendu successeur de la console phare de Nintendo, Ubisoft n'a pas souhaité répondre.
F.Damodaran--DT