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Les entreprises étrangères qui vendent en Europe devraient produire au moins une partie de leurs composants en Europe, a défendu lundi le syndicat IG Metall, se disant ouvert aux investisseurs chinois en Allemagne.
L'Europe devrait imposer "une part obligatoire de composants européens pour tous les produits industriels commercialisés en Europe", a argué Jürgen Benner, vice-président de la centrale allemande IG Metall, à Francfort lors de la conférence de presse de rentrée du plus gros syndicat d'Europe.
Dépendante de ses exportations, l'économie allemande souffre depuis bientôt trois ans de la flambée des prix de l'énergie, au lendemain de la guerre russe en Ukraine, de la baisse de la demande mondiale et de la concurrence acharnée de l'industrie chinoise, notamment dans l'automobile.
En conséquence, le géant Volkswagen, mais aussi les équipementiers Bosch et ZF ont annoncé la suppression de dizaines de milliers d'emplois.
Les sites de Volkswagen à Dresde et à Osnabrück doivent être reconvertis et des informations de presse font état de l'intérêt de investisseurs chinois pour ces usines.
"Si des fabricants chinois viennent en Europe, pas seulement pour vendre ou simplement faire le montage final, mais aussi pour intégrer des composants européens, ils sont tout aussi bienvenus que les fabricants américains", a déclaré Christiane Benner, la Présidente d'IG Metall, qui défend les intérêts de près de 4 millions de salariés allemands.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, avec sa menace d'augmenter les droits de douane, pourrait entraîner la perte de 300.000 emplois en Allemagne, selon une étude du centre de recherche économique Prognos.
Cela fait dire à IG Metall que 2025 ne doit pas être l'année de "la désindustrialisation", à un mois des élections fédérales.
Mme Benner a appelé le futur gouvernement à mettre en place un programme d'investissements massifs dans les infrastructures publiques et l'éducation, à prendre des mesures pour réduire les prix de l'énergie et à encourager les investissements privés en Allemagne.
Le pays a subi l'annulation de plusieurs projets d'installations d'usines de semi-conducteurs en Allemagne cette année, comme ceux des américains Wolfspeed et Intel qui devaient bénéficier de milliards d'euros de subventions publiques.
K.Javed--DT