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L'inflation a légèrement reculé en décembre au Royaume-Uni, après deux mois de hausse consécutifs, un recul qui offre une bouffée d'air au gouvernement travailliste, sous pression ces derniers jours face aux difficultés économiques du pays.
Les prix ont augmenté en décembre de 2,5% sur un an, selon les données mercredi de l'Office national des statistiques (ONS). Après un plus bas en trois ans en septembre, à 1,7%, l'inflation britannique était repartie à la hausse en octobre, à 2,3%, puis avait encore progressé en novembre, à 2,6%.
Cette baisse est "une bonne nouvelle", a commenté sur Sky News le secrétaire en chef du Trésor britannique, Darren Jones. "Cela montre que le plan du Premier ministre (Keir Starmer) fonctionne (...) Mais il reste encore beaucoup à faire."
"Je me battrai tous les jours pour assurer (la) croissance et améliorer le niveau de vie dans toutes les régions du Royaume-Uni", a réagi dans un communiqué la ministre des Finances, Rachel Reeves, en mal d'indicateurs économiques positifs depuis le retour des travaillistes en juillet.
- Prudence de la Banque d'Angleterre -
Le recul de décembre s'explique par la baisse des prix des hôtels, selon Grant Fitzner, économiste à l'ONS, ainsi que le coût du tabac, "les prix ayant augmenté moins que l'année dernière à la même époque."
"Cette évolution a été partiellement compensée par le coût des carburants et par les voitures d'occasion, qui ont connu leur première croissance annuelle depuis juillet 2023", a-t-il souligné.
Le chiffre de l’inflation est scruté de près par la Banque d'Angleterre (BoE), qui avait relevé son taux directeur depuis fin 2021 pour lutter contre la hausse des prix, les Britanniques ayant subi de plein fouet une envolée très élevée ces dernières années, culminant à 11,1% en octobre 2022.
Face au ralentissement de l'inflation ces derniers mois, la BoE a abaissé deux fois son taux en 2024, mais devrait rester prudente cette année, avec le retour aux manettes de Donald Trump aux Etats-Unis, qui pourrait engendrer une guerre commerciale mondiale, mais aussi les conséquences du budget présenté en octobre par Rachel Reeves.
- Héritage des conservateurs -
Ce premier budget depuis l'élection du parti travailliste, fait de fortes hausses d'impôts, notamment des cotisations patronales, mais aussi d'emprunts exceptionnels pour financer des investissements, peine à convaincre les entreprises, qui ne cessent d'alerter sur ses conséquences en matière d'inflation.
"Nous prévoyons que l'inflation restera élevée cette année, en partie à cause des mesures budgétaires de l'automne qui contribueront à l'augmentation des prix", a redit mercredi Martin Sartorius, économiste pour la CBI, la principale organisation patronale britannique.
La pression sur le gouvernement s'est accrue ces derniers jours avec l'affaiblissement de la livre -en légère hausse mercredi matin- combiné à la forte hausse des taux d'emprunt de la dette, un mouvement qui concerne cependant d'autres pays dans le monde, à commencer par les Etats-Unis.
"Il se passe beaucoup de choses au niveau mondial", a commenté Darren Jones sur la BBC. "En tant que ministres, nous ne faisons pas de commentaires sur le marché (...) Mais il est indéniable que ce gouvernement a hérité des (précédents gouvernements) conservateurs une économie très endettée et à faible croissance", a-t-il estimé.
K.Al-Zaabi--DT