Dubai Telegraph - Dans la lutte acharnée de Body Minute contre une influenceuse TikTok, la justice va trancher

EUR -
AED 3.783626
AFN 73.138402
ALL 99.20575
AMD 409.761631
ANG 1.858711
AOA 941.016813
ARS 1071.572625
AUD 1.664582
AWG 1.854217
AZN 1.753923
BAM 1.967029
BBD 2.082287
BDT 125.305333
BGN 1.954721
BHD 0.388168
BIF 3013.102971
BMD 1.030121
BND 1.412665
BOB 7.126893
BRL 6.238617
BSD 1.031287
BTN 89.253121
BWP 14.516292
BYN 3.375067
BYR 20190.36521
BZD 2.071687
CAD 1.478785
CDF 2920.392091
CHF 0.94009
CLF 0.037579
CLP 1036.92706
CNY 7.552895
CNH 7.567802
COP 4415.560763
CRC 519.767207
CUC 1.030121
CUP 27.298198
CVE 110.637504
CZK 25.271027
DJF 183.073287
DKK 7.460345
DOP 63.094789
DZD 139.747196
EGP 51.967627
ERN 15.45181
ETB 130.053044
FJD 2.400748
FKP 0.848394
GBP 0.844158
GEL 2.925256
GGP 0.848394
GHS 15.297476
GIP 0.848394
GMD 74.16902
GNF 8915.694152
GTQ 7.954565
GYD 215.768044
HKD 8.021807
HNL 26.226968
HRK 7.601825
HTG 134.638615
HUF 412.099837
IDR 16818.780244
ILS 3.733208
IMP 0.848394
INR 89.14175
IQD 1349.458083
IRR 43368.080327
ISK 144.907367
JEP 0.848394
JMD 161.512027
JOD 0.730763
JPY 162.734858
KES 133.403173
KGS 90.08369
KHR 4161.687837
KMF 496.466693
KPW 927.108721
KRW 1504.223301
KWD 0.317875
KYD 0.859431
KZT 546.862504
LAK 22466.931583
LBP 92298.812327
LKR 303.774163
LRD 194.950169
LSL 19.634196
LTL 3.041678
LVL 0.62311
LYD 5.104222
MAD 10.381041
MDL 19.389253
MGA 4846.717349
MKD 61.508918
MMK 3345.791766
MNT 3500.350161
MOP 8.270656
MRU 41.050821
MUR 48.457174
MVR 15.874151
MWK 1786.229354
MXN 21.144762
MYR 4.63606
MZN 65.83484
NAD 19.633795
NGN 1598.530772
NIO 37.815669
NOK 11.721748
NPR 142.805395
NZD 1.839584
OMR 0.396596
PAB 1.031318
PEN 3.896432
PGK 4.089062
PHP 60.492837
PKR 287.068848
PLN 4.264599
PYG 8126.39132
QAR 3.750412
RON 4.974558
RSD 117.118701
RUB 105.073929
RWF 1427.747254
SAR 3.866677
SBD 8.697491
SCR 14.682161
SDG 619.102637
SEK 11.522647
SGD 1.408422
SHP 0.848394
SLE 23.33231
SLL 21601.115391
SOS 588.705689
SRD 36.162421
STD 21321.418146
SVC 9.023513
SYP 13393.628988
SZL 19.633807
THB 35.748827
TJS 11.27258
TMT 3.615724
TND 3.325196
TOP 2.412642
TRY 36.578313
TTD 7.002177
TWD 33.960604
TZS 2601.054857
UAH 43.593007
UGX 3811.760285
USD 1.030121
UYU 45.348884
UZS 13371.47193
VES 55.520567
VND 26154.763912
VUV 122.297995
WST 2.88519
XAF 659.742501
XAG 0.034524
XAU 0.000385
XCD 2.783953
XDR 0.794938
XOF 659.789947
XPF 119.331742
YER 256.500364
ZAR 19.489935
ZMK 9272.312453
ZMW 28.594068
ZWL 331.698437
  • AEX

    -0.2700

    884.98

    -0.03%

  • BEL20

    1.6800

    4200.65

    +0.04%

  • PX1

    14.8200

    7423.67

    +0.2%

  • ISEQ

    82.8500

    9605.8

    +0.87%

  • OSEBX

    -1.6300

    1477.47

    -0.11%

  • PSI20

    46.2100

    6376.82

    +0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    28.3600

    3250.63

    +0.88%

  • N150

    11.1000

    3277.18

    +0.34%

Dans la lutte acharnée de Body Minute contre une influenceuse TikTok, la justice va trancher
Dans la lutte acharnée de Body Minute contre une influenceuse TikTok, la justice va trancher / Photo: ANTONIN UTZ - AFP/Archives

Dans la lutte acharnée de Body Minute contre une influenceuse TikTok, la justice va trancher

Contre-vidéos, courriers à l'employeur, huissiers, campagne hostile: le patron de Body Minute a tout tenté pour effacer la vidéo moqueuse d'une influenceuse sur TikTok, jusqu'à l'assigner au tribunal de commerce de Paris pour "dénigrement". L'audience est prévue jeudi.

Taille du texte:

L'affaire démarre en octobre 2022, quand l'influenceuse Laurène Lévy caricature sur TikTok les travers d'une épilation chez Body Minute, première chaîne de salons de beauté en France. Une parodie, classique sur les réseaux pour critiquer une enseigne.

La vidéo compte seulement quelques dizaines de milliers de vues mais figure haut dans les moteurs de recherche, à cause du hashtag #bodyminute. Le fondateur de Body Minute, Jean-Christophe David (fils du coiffeur Jean-Louis David), le découvre sans pouvoir l'empêcher, un principe clé des réseaux sociaux.

Deux ans plus tard, il ne décolère pas. "On n'est pas maître de son hashtag, il est jeté à la vindicte publique !", dit-il à l'AFP.

Quand d'autres marques optent pour l'humour ou la discrétion, lui contre-attaque tous azimuts pour, plaide-t-il, défendre les 2.200 jeunes esthéticiennes de ses 450 salons franchisés.

"Fin 2022, les filles viennent me voir, la mine rongée, et me montrent la vidéo d'une fille qui se fout de la gueule ouvertement de toutes les filles qui travaillent dans l'esthétique. Je me dis, on ne peut pas laisser ça. On écrit à la fille pour lui dire mademoiselle, il y a un problème. Elle ne nous répond pas. Alors on écrit à son employeur, une agence de communication, en disant +faites gaffe, une de vos employées vient de faire une vidéo dégueulasse+".

Laurène Lévy - qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP - raconte publiquement ces tentatives: "Ils ont ensuite envoyé des huissiers dans mon entreprise pour fouiller les ordinateurs afin de prouver que mon employeur m'avait demandé de dénigrer Body Minute pour le compte d'un concurrent. Sauf que c'était faux !".

Elle reçoit le soutien d'internautes scandalisés, qui fustigent une tentative de museler la parole sur les réseaux sociaux.

Sa vidéo devient virale, Body Minute est cloué au pilori.

"N'hésitez surtout pas à me dire vos mauvaises expériences chez Body Minute, parce qu'apparemment on n'a pas le droit d'en parler !", ironise @dairingtia.

Un typique "effet Streisand", du nom de la chanteuse qui, en voulant faire censurer une obscure photo, l'a rendue célèbre.

- 300.000 euros pour noyer la vidéo -

Le patron de Body Minute demande en vain à TikTok de bloquer la vidéo, puis encourage ses employées à faire pression sur l'influenceuse, surnommée dans un courrier interne "Laurène La Haine".

"J'ai dit à toutes mes filles, écrivez-lui, demandez-lui d'arrêter. Mais comme elle fait peur, mes filles n'osent pas. Elle est très forte", explique-t-il.

Deux esthéticiennes préviennent Laurène Lévy, qui dénonce publiquement cette manoeuvre.

Jean-Christophe David multiplie alors les vidéos de promotion, l'une accusant même l'influenceuse de faux commentaires.

Mais celle de Laurène Lévy resurgit systématiquement.

"Les agences spécialisées TikTok m'ont toutes appelé - j'en ai pris trois en deux ans - et m'ont dit +vous allez voir, on va la faire baisser+. Ça m'a coûté 300.000 balles !", explique-t-il. TikTok lui propose une vidéo sponsorisée, visible en tête des recherches: "60.000 balles !".

TikTok n'a pas souhaité s'exprimer auprès de l'AFP.

- Droit de critiquer -

En décembre dernier, Body Minute assigne finalement Laurène Lévy pour "dénigrement" - notion qui vise en principe des concurrents - et l'accuse d'en tirer profit en gagnant des abonnés (339.000 aujourd'hui).

Un pari car la jurisprudence privilégie la liberté d'expression, soulignent des avocats spécialisés.

"Entre liberté d'expression et droit des marques, le juge fait un examen de proportionnalité. Or la jurisprudence donne de plus en plus le pouvoir aux consommateurs", commente Me Yann-Maël Larher.

"Le principe constitutionnel de liberté d'expression autorise et même promeut le droit de critique, notamment le droit à l'humour. Même si ce n'est pas un blanc-seing", confirme Me Basile Ader, du cabinet August Debouzy, sans se prononcer sur l'affaire. "Clairement la justice penche pour la liberté d'expression, surtout avec les nouvelles dispositions contre les procédures-bâillon, qui tentent de faire taire quelqu'un qui avait le droit de parler".

Les entreprises préfèrent généralement juste menacer de poursuivre, ce qui fonctionne souvent. Car la confusion règne sur ce qui est autorisé ou non, conclut Me Ader.

H.El-Qemzy--DT