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L'ancien ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est fendu d'une diatribe contre les députés de la commission des Finances qui l'auditionne jeudi dans le cadre d'une commission d'enquête sur les causes du dérapage public de la France, les accusant d'"hypocrisie", a constaté une journaliste de l'AFP.
A l'initiative de son président Eric Coquerel (LFI), la commission des Finances de l'Assemblée nationale a obtenu pour six mois les pouvoirs d'une commission d'enquête (convocations avec obligation pour la personne de l'honorer, pouvoirs d'investigation, auditions sous serment, etc...), afin d'enquêter sur "les causes de la variation et des écarts des prévisions fiscales et budgétaires" constatés pour les années 2023 et 2024.
"Je parle devant des parlementaires qui, à de rares exceptions près, ont tous voulu alourdir la facture des mesures exceptionnelles de soutien face au Covid et qui refusent maintenant de sortir de ces mesures. Je parle devant des parlementaires qui se précipitent au 20h pour annoncer que les retraites seront bien revalorisées au 1er janvier. Et vous dites vouloir réduire le poids de la dette? Hypocrisie", a lancé Bruno Le Maire
"Je parle devant des parlementaires qui prétendent vouloir le bien de nos compatriotes, mais qui offrent à longueur de séances publiques le spectacle des invectives, des menaces verbales et du bruit. Hypocrisie", a -t-il encore déclaré.
L'ancien ministre de l'Economie et des Finances a jugé "très facile" de lui faire porter la "responsabilité de la dégradation des comptes publics en 2023 et en 2024. Si facile que tout le monde ou presque depuis mon retrait de la vie publique a emprunté ce chemin dans un unanimisme suspect, indigne de notre démocratie".
La diatribe qualifiée de "roborative" par M. Coquerel a provoqué quelques gloussements dans la salle. "C'est une blague ? ", a entendu une journaliste de l'AFP dans l'assistance au début du discours. "La meilleure défense, c'est l'attaque", a ironisé le député communiste Nicolas Sansu.
M. Le Maire était déjà venu s'expliquer début novembre au Sénat devant une mission d'information. Il avait réfuté toute "faute" ou "dissimulation" face à l'importante dégradation du déficit public.
I.Mansoor--DT