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Le Liban, déjà éprouvé par une crise économique inédite, a connu des "pertes économiques" de plus de cinq milliards de dollars en un an de violences transfrontalières entre le Hezbollah et Israël qui ont dégénéré en guerre, a indiqué jeudi la Banque mondiale.
Depuis le 8 octobre 2023, "le conflit a endommagé environ 99,209 logements", des dommages estimés à 3,4 milliards de dollars, a ajouté la Banque mondiale (BM) dans un rapport.
Les échanges de tirs quasi-quotidiens consistaient principalement en tirs de roquettes ou de drones par le Hezbollah à partir du sud du Liban, son fief, contre le nord d'Israël; l'armée israélienne menait des bombardements essentiellement sur les fiefs du mouvement libanais dans le sud et l'est du pays.
Après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza, qu'elle bombarde sans relâche en riposte à l'attaque du 7 octobre 2023, l'armée israélienne a depuis le 23 septembre concentré sa campagne de bombardements destructeurs et meurtriers contre les fiefs du Hezbollah au Liban.
Selon l'étude de la BM qui couvre principalement la période allant du 8 octobre 2023 au 27 octobre 2024, le conflit entre Israël et le Hezbollah a provoqué des "pertes économiques de 5,1 milliards de dollars", principalement dans les secteurs du commerce, du tourisme, de l'hôtellerie et de l'agriculture,
Sur les quelque "99,209 logements" endommagés, 18% sont "totalement détruits". Environ 81% des foyers touchés se trouvent essentiellement dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.
- Frappes meurtrières -
Pour la BM, le conflit "a réduit la croissance du PIB réel en 2024 d'au moins 6,6%". "Cela s'ajoute à cinq années de forte contraction économique au Liban."
Entre la crise économique et les répercussions du conflit actuel, le Liban "perd l'équivalent de 15 années de croissance économique", a-t-elle encore dit en allusion à l'effondrement économique du pays depuis 2019.
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour chez eux des quelque 60.000 habitants du nord israélien déplacés par les tirs du mouvement, un allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël.
Mais le Hezbollah continue de tirer des roquettes sur Israël, même si la plupart son interceptées.
Jeudi, de nouvelles frappes israéliennes ont visé des fiefs du Hezbollah, après un appel à évacuer de l'armée israélienne. Elles ont ciblé la banlieue sud de Beyrouth proche de l'aéroport international, ainsi que la ville de Baalbeck, dans l'est du pays, où au moins trois personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé.
- 20 morts dans des raids en Syrie -
Parallèlement aux frappes aériennes, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive au sol dans le sud du Liban.
L'armée israélienne a dit avoir frappé ces dernières 48 heures "environ 30 cibles terroristes" dans la banlieue sud de Beyrouth, avec l'objectif de "démanteler et affaiblir les capacités militaires du Hezbollah".
La veille, le nouveau ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé: "nous ne ferons aucun cessez-le-feu, nous ne lèverons pas le pied" face au Hezbollah (...)".
En Syrie voisine, où Israël a également intensifié ses frappes selon les autorités et une ONG syriennes, au moins 20 personnes ont été tuées jeudi dans des raids contre des immeubles résidentiels dans le quartier de Mazzé à Damas et la région de Qoudsaya en banlieue, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
H.El-Din--DT