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Comme en 2017, les deux candidats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, affirment défendre le pouvoir d'achat des ménages et vouloir réindustrialiser la France, mais ont deux programmes économiques radicalement différents. Tour d'horizon de leurs principales propositions.
Retraites
Remisant au placard son ambition d'une refonte complète du système des retraites, qui avait suscité une forte opposition, Emmanuel Macron s'est converti à une réforme plus "paramétrique": relever progressivement l'âge de départ à 65 ans, avec la suppression des régimes spéciaux.
Il prévoit des ajustements pour les carrières longues et les métiers pénibles et promet d'augmenter la pension minimale à taux plein à 1.100 euros par mois.
Face à la levée de bouclier suscitée par cette proposition, il s'est dit prêt lundi à "ouvrir la porte" à un report de l'âge de départ plutôt à 64 ans.
A l'inverse, Marine Le Pen souhaite elle ramener l'âge de départ à 60 ans pour les Français ayant commencé à travailler avant 20 ans. Ceux étant entrés dans la vie active entre 20 et 24,5 ans pourraient partir entre 60,75 ans et 62 ans. Le système serait inchangé pour les autres.
La candidate prévoit également de réindexer les retraites sur l'inflation et revaloriser le minimum vieillesse à 1.000 euros.
Impôts des ménages
Baisse à 5,5% de la TVA sur les produits énergétiques, exonération d'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, etc. Marine Le Pen prévoit près de 19 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les ménages sur un quinquennat, contre 7 milliards d'euros pour Emmanuel Macron, via notamment la suppression de la redevance audiovisuelle.
Les deux candidats veulent aussi alléger la taxation des donations et successions. Emmanuel Macron propose d'exonérer de droits les successions jusqu'à 150.000 euros par enfant (contre 100.000 aujourd'hui), et 100.000 euros pour les autres membres de la famille, tandis que Marine Le Pen veut défiscaliser les donations jusqu’à 100.000 euros par enfant tous les dix ans.
Enfin, Marine Le Pen souhaite créer un impôt sur la fortune financière afin, dit-elle, de taxer la "spéculation".
Travail, salaires, prestations
Le conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures d'activité d'insertion est une des mesures les plus discutées du programme du président-candidat parmi celles censées récompenser le travail.
Il souhaite aussi tripler le plafond de la prime sans charges sociales ni fiscales que peuvent verser les entreprises à leurs salariés, obliger les entreprises qui verse des dividendes à partager leurs profits avec leurs salariés, ou encore favoriser le cumul emploi-retraite.
Emmanuel Macron entend également aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage pour la rendre "plus stricte" quand trop d'emplois son non pourvus et "plus généreuse" quand le chômage est élevé.
Enfin pour limiter le non-recours aux aides, il défend le versement de prestations "à la source" à tous ceux qui y ont droit.
De son côté, Marine Le Pen veut encourager les entreprises à augmenter les salaires, en exonérant de cotisations celles qui augmentent de 10% leurs salariés gagnant l'équivalent de moins de trois Smic. Dans son programme visant à lutter contre l'immigration, elle souhaite réserver les aides sociales aux Français et subordonner les prestations de solidarité à 5 ans de travail.
Entreprises
Marine Le Pen veut appliquer un programme en faveur des TPE et PME, par exemple en baissant leurs impôts de production, en supprimant les impôts sur les transmissions d'entreprises et en leur donnant la priorité pour les marchés publics.
Dans sa volonté de défendre un "patriotisme économique", elle veut lancer "un grand emprunt national rémunéré à 2%" pour financer des investissements, revoir les accords de libre-échange qui ne respectent pas les intérêts de la France, retirer l'agriculture des traités de libre-échange.
Enfin, elle souhaite renationaliser les sociétés d'autoroutes.
Emmanuel Macron entend poursuivre la réduction des impôts de production, via la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), baisser les charges pour les indépendants afin d'augmenter leur revenus de 550 euros par an pour ceux qui gagnent l'équivalent du smic. Enfin, il compte sur le plan d'investissement France 2030, déjà annoncé à l'automne dernier, pour stimuler l'investissement dans les projets d'avenir.
B.Gopalan--DT