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Dans la région du Vouvray (Indre-et-Loire), bougies et feux de paille ont illuminé le vignoble dans la nuit de dimanche à lundi, les vignerons tentant par tous les moyens de lutter contre le gel.
Dès 04H00 du matin lundi, Catherine Médard était à pied d’œuvre au milieu des vignes, allumant quelque 300 bougies avec son frère Cyril Robert.
Dans le domaine voisin du Haut clos, à Vernou-sur-Brenne, Vincent Carême a lui aussi allumé des bougies avec l'aide de son fils de onze ans.
"C'est un des moyens de lutte les plus efficaces", explique à l'AFP Catherine Médard, la cogérante du vignoble Alain Robert, à Chançay (Indre-et-Loire).
Mais 300 bougies permettent à peine à protéger un hectare de vigne. Alors, il faut aussi allumer des feux de paille en bordure de parcelle pour que la fumée protège les bourgeons "endoloris par le froid" des premiers rayons du soleil.
"Sinon, il y a un effet miroir qui grille les bourgeons, un peu comme avec une loupe", explique-t-elle. Mais il faut aussi tenir compte du vent "qui nous a un peu contrariés par moments", en poussant la fumée dans la mauvaise direction.
Sur les 37 hectares du vignoble, créé en 1973 par ses parents, les températures sont parfois descendues jusqu'à -5°C durant la nuit. "Avec des températures pareilles, c'est certain qu'il y aura des dégâts", estime Mme Médard, même s'il est encore trop tôt pour évaluer les dommages.
"Ce qui est dramatique, c'est que c'est la deuxième année de suite qu'on a du gel. Mes parents n'ont jamais connu ça. On est assommé", raconte la vigneronne. "C'est angoissant."
En temps normal, le vignoble Alain Robert produit 200.000 hectolitres de vin, dont 120.000 bouteilles de Vouvray.
Lundi matin, Météo France a annoncé que les températures les plus froides depuis 1947 pour un mois d'avril avaient été enregistrées au cours de la nuit. Parmi les nombreux records battus dans tout le pays, celui de Châteauroux dans l'Indre, à une centaine de kilomètres au sud de Vouvray: -5,6 degrés.
A.Ragab--DT