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La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, satisfaite des chiffres de l'emploi américain et portée par les valeurs dites défensives.
Le Dow Jones a gagné 0,40%, à 34.818,27 points, l'indice Nasdaq, au fort parfum technologique, a pris 0,29%, à 14.261,49 points et l'indice élargi S&P 500, 0,34%, à 4.545,86 points.
La place new-yorkaise avait été lancée dès avant l'ouverture par le rapport mensuel sur l'emploi, qui a fait état de 431.000 créations de postes en mars.
Si le chiffre est inférieur aux attentes (490.000), il a néanmoins été bien accueilli, d'autant que les données des mois de janvier et février ont été révisés, avec près de 100.000 emplois de plus en net au total (95.000).
Le taux de chômage s'est inscrit à 3,6%, meilleur qu'attendu (3,8%) et quasiment son niveau de février 2020 (3,5%), avant le début de la pandémie de Covid-19.
Ce rapport "va renforcer la détermination de la Réserve fédérale à maîtriser l'inflation et augmenter la probabilité d'une hausse d'un demi-point lors de la réunion de mai", a commenté, dans une note, Kathy Bostjancic, du cabinet Oxford Economics.
Signe que le marché anticipe un resserrement monétaire accéléré mais craint aussi ses conséquences sur la croissance, les taux des emprunts d'Etat américains à 2 ans sont montés au-dessus de ceux à 10 ans.
Ce phénomène, appelé inversion de la courbe des taux, est réputé annonciateur d'une récession, mais à horizon de plus d'un an. L'écart négatif entre ces deux taux est désormais le plus élevé depuis 15 ans.
Pour Matthew Weller, responsable de la recherche pour la plateforme de courtage Forex.com, en renforçant la probabilité d'un durcissement monétaire, le rapport sur l'emploi a poussé à des prises de bénéfice sur les actifs les plus risqués avant le week-end.
En première ligne, les valeurs de croissance, sensibles à l'environnement des taux d'intérêt, ont descendu quelques étages, à l'instar du fabricant de cartes graphiques Nvidia (-2,10%) ou des spécialistes des semi-conducteurs Qualcomm (-3,81%) ou Intel (-2,93%).
Compte tenu de l'incertitude géopolitique et économique, "il fait sens d'être plus prudent maintenant qu'à n'importe quel moment ces deux dernières années", selon Chris Zaccarelli, d'Independent Advisor Alliance, ce qui justifie de s'intéresser à des entreprises "de grande qualité, avec des bilans solides".
Vendredi, les valeurs défensives, considérées comme moins sensibles aux cycles économiques, ont ainsi été à l'honneur. Les secteurs des biens de consommation, avec Coca-Cola (+1,40%) ou PepsiCo (+1,42%), de la pharmacie avec Merck (+1,79%) ou des câblo-opérateurs, avec Comcast (+1,88%), ont tous été recherchés.
Pour Jay Hatfield, d'ICAP, les indices devraient, comme ils l'ont fait vendredi, évoluer dans des marges resserrées jusqu'au début de la saison des résultats, mi-avril, qui devrait marquer, selon lui, le début d'un nouvel élan.
Les actions chinoises cotées à Wall Street ont paradé, aidées par des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les autorités chinoises envisageraient de donner accès aux comptes de ces sociétés à des auditeurs étrangers.
Le régulateur américain des marchés, la SEC, qui s'appuie sur une loi votée au Congrès, a prévenu ces entreprises qu'en cas de refus de certification par un cabinet agréé, elles pourraient être radiées de la cote dès 2024.
En tête, les géants chinois du commerce en ligne Alibaba (+1,29%), Pinduoduo (+6,33%) et JD.com (+2,11%).
General Motors a été sanctionné (-1,78% à 42,96 dollars) après avoir fait état de ventes en baisse de 20% sur un an au premier trimestre, en grande partie du fait de problèmes d'approvisionnement.
V.Munir--DT