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Quelques centaines de chauffeurs VTC ont manifesté lundi à Paris, Lyon, Bordeaux et Nantes pour demander plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus, à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV), ont constaté des journalistes de l'AFP.
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, de l'INV. "On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons".
"Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a-t-il dénoncé sur la place de la Nation à Paris.
Certains chauffeurs décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de gasoil à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève.
A Bordeaux, la manifestation a rassemblé 80 voitures. A Nantes, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade, selon la police. L’opération a duré moins d’une heure et provoqué 3km de ralentissements selon Bison Futé.
L'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. M. Ben Ali a aussi appelé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes.
À Lyon, place Bellecour, un cortège d'une trentaine de voitures s’est formé dans une cacophonie de klaxons et de cris de chauffeurs scandant "VTC en colère!".
Les manifestants ont accroché sur leurs voitures des affichettes où était écrit: "La mort au bout de la route" ou encore "respect du statut d’indépendant".
"On essaye de survivre, parce que les charges s'accumulent et on roule à perte", lance Ahmed, chauffeur depuis 2015. "Avant, je payais mon plein 65 euros, aujourd'hui il est à 120 euros", déplore cet homme de 44 ans.
"Le métier se dégrade, les plateformes sont des voyous, le carburant augmente...", lâche à côté Jean-Cédric, 50 ans, porte-parole de l'Intersyndicale nationale VTC (INV). "On ne peut pas tenir, c'est catastrophique", alerte ce chauffeur VTC lyonnais depuis plus de sept ans, qui assure subir une perte de 30% de son salaire.
Pour Zakaria H., "la guerre en Ukraine est une excuse". Ce conducteur de 41 ans, qui travaille dans ce secteur depuis 2019, estime que "les problèmes étaient là bien avant", notamment "à cause du non-respect du statut de chauffeur VTC" qui "est censé nous protéger".
A l'approche des élections professionnelles du secteur, le syndicat Union-Indépendants (CFDT) a également organisé une action: plus de 1.500 VTC ont cessé toute activité durant 2 heures lundi matin, engendrant une surmajoration des prix dans certaines villes, notamment à Paris, selon son représentant Fabien Tosolini. Le syndicat revendique notamment le remboursement immédiat de la taxe sur l'essence (TICPE).
A.El-Ahbaby--DT