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La Bourse de Paris a terminé en forte baisse de 1,84% jeudi, accusant le coup après une statistique économique décevante aux Etats-Unis, et alors que la nervosité des marchés est exacerbée par le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
L'indice vedette CAC 40 a cédé 119,65 points à 6.378,37 points, au plus bas depuis le 20 juillet 2021. La veille, il avait rebondi de 1,59%, succédant à une chute de près de 4% mardi.
La cote parisienne était restée proche de son niveau de la veille jusqu'en milieu d'après-midi, connaissant un répit après les séances à très forte volatilité des derniers jours, une "journée de consolidation", constate Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.
L'accalmie a notamment été permise par "une stabilisation des valeurs bancaires, le marché commence à mieux appréhender le risque russe sur les banques européennes", ajoute l'analyste.
Cependant pour lui, "l'atmosphère reste extrêmement fébrile et incertaine, on sent que le marché peut partir dans un sens ou dans l'autre à tout moment avec la moindre nouvelle venue d'Ukraine".
C'est finalement la publication de statistiques économiques décevantes aux Etats-Unis qui a fait basculer les marchés actions dans le rouge. La croissance de l'activité dans les services a en effet ralenti en février, alors que les analystes tablaient au contraire sur une accélération.
Pour Raphaël Thuin, c'est "peut-être que le marché est en train de regarder un peu plus loin que la Russie, et commence à réfléchir à l'après-crise".
Au huitième jour de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes, après avoir pris leur première grande ville, intensifient leur pilonnage sur d'autres villes, notamment le port stratégique de Marioupol, alors que de nouveaux pourparlers ont débuté peu avant 16H00.
Le conflit a provoqué une envolée des matières premières. Jeudi matin le baril de WTI américain a dépassé les 115 dollars, du jamais-vu depuis 2008, alors que le baril de Brent a frôlé les 120 dollars. Mais en fin de journée, les prix du pétrole et du gaz connaissaient enfin une accalmie.
Technip Energies rassurant
L'action de Technip Energies a bondi de 13,64% à 10 euros, après l'annonce par le groupe français d'ingénierie et de services dans l'énergie d'un impact financier "contenu" de la crise liée à l'invasion russe de l'Ukraine. L'entreprise a de plus "cessé de travailler sur toute nouvelle opportunité commerciale en Russie".
Thales solide grâce à la défense
La production d'équipements de défense a une nouvelle fois porté l'activité du groupe français Thales en 2021, dont le bénéfice net a plus que doublé sur l'année. Son action, qui a déjà beaucoup progressé depuis le début de la guerre en Ukraine, a pris 3,79% à 106,80 euros.
Société Générale veut rassurer sur son exposition à la Russie
La banque Société Générale a assuré pouvoir "absorber les conséquences" d'un scénario de perte de contrôle de sa filiale en Russie Rosbank, dont les activités ont représenté 2,8% de son produit net bancaire total (équivalent de son chiffre d'affaires) en 2021. Son titre a perdu 0,75% à 23,13 euros tandis que BNP Paribas a pris 1,59% à 50,76 euros et Crédit Agricole 0,22% à 10,76 euros.
Engie et Publicis en queue du CAC 40
Le groupe énergétique Engie, qui a cofinancé le gazoduc Nord Stream 2, s'est dit exposé à un "risque de crédit" maximal de 987 millions d'euros sur ce projet controversé, touché par des sanctions à la suite de l'invasion russe en Ukraine. Son action a perdu 6,26% à 11,32 euros.
L'action Publicis a perdu 6,70% à 52,68 euros. Le géant français de la communication a pourtant enregistré des résultats record en 2021.
G.Mukherjee--DT