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Les agences de notation financière Fitch et Moody's ont rétrogradé la Russie dans la catégorie des pays risquant de ne pas pouvoir rembourser leur dette, une semaine après le lancement de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Moody's a fait passer sa note de dette à long terme de Baa3 à B3 et indique maintenir sa surveillance face aux sanctions imposées par les pays occidentaux à la Russie, tandis que Fitch l'a abaissée de BBB à B, assortie d'une perspective négative.
Ces notes placent la dette de la Russie dans la catégorie des placements spéculatifs et vont compliquer la possibilité pour le pays de se financer, en plus des sanctions empêchant notamment les investisseurs américains d'acheter de la nouvelle dette russe et Moscou d'accéder aux marchés de capitaux européens.
"L'abaissement de plusieurs crans de la note de la Russie et le maintien d'une surveillance (...) ont été déclenchés par les lourdes sanctions que les pays occidentaux ont imposées à la Russie", notamment contre la banque centrale et les grandes institutions financières russes, en réponse à l'invasion militaire de l'Ukraine, précise Moody's dans un communiqué.
L'agence de notation financière évoque un "risque accru de perturbation" en matière de remboursement de la dette souveraine russe face aux "sanctions coordonnées" et aux "inquiétudes majeures concernant la volonté de la Russie" de servir sa dette.
Selon Moody's, le risque est d'autant plus grand que les sanctions, "au périmètre plus large et plus sévère qu'attendu", limitent l'accès aux réserves internationales de la Russie destinées à absorber les chocs majeurs.
- Plus de sanctions bancaires ? -
Parmi les mesures économiques décidées contre Moscou, l'Union européenne a confirmé que sept banques russes seraient, à compter du 12 mars, exclues du système de messagerie Swift, un rouage clé de la finance internationale.
Fitch indique s'attendre à de plus amples sanctions contre les banques russes, qui entraîneront d'importantes perturbations à court terme mais aussi des obstacles à plus long terme à l'efficacité de l'exécution des transactions.
L'agence affirme que, dans le cas d'une prolongation du conflit dans un contexte de plus faible croissance économique, le risque d'instabilité politique en Russie est d'autant plus important.
"La sévérité des sanctions (...) représente un choc énorme pour les fondamentaux de crédits de la Russie et pourrait miner sa bonne volonté à servir sa dette souveraine", précise encore Fitch, ajoutant qu'un renforcement des sanctions et une détérioration des relations internationales pourraient mener à un nouvelle abaissement de la note du pays.
Une deuxième session de discussions doit avoir lieu jeudi matin sur un cessez-le-feu entre négociateurs russes et ukrainiens.
L'agence de notation S&P avait déjà abaissé sa notation pour la Russie la semaine dernière, la faisant aussi passer dans la catégorie spéculative face au risque accru de sanctions.
L'agence avait aussi dégradé d'un cran samedi la note de la dette à long terme de l'Ukraine, peu après une même décision de Fitch, qui la considère désormais comme un placement extrêmement spéculatif avec risque de défaut.
H.El-Din--DT