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La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, manquant une nouvelle fois de rebondir après une ouverture dans le vert, les investisseurs redoutant le tour de vis de la Banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones a perdu 0,89%, à 34.715,39 points, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, a abandonné 1,30%, à 14.154,02 points, et l'indice élargi S&P 500, 1,10% à 4.482,73 points.
C'est la cinquième séance de baisse de suite pour le Dow Jones.
La journée avait commencé en hausse, après deux séances de recul depuis le début de la semaine, avec l'espoir d'une inflexion nourrie par des achats à bon compte.
Le Nasdaq était notamment tiré par les plus importantes capitalisations, mais Apple (-1,03%), Alphabet (-1,58%), ou Nvidia (-3,66%) ont calé dans l'après-midi, comme beaucoup d'autres.
Côté Dow Jones, avec son action la plus onéreuse des 30 valeurs représentées, le groupe d'assurance santé UnitedHealth (+0,10% à 463,00 dollars), aux résultats bien accueillis, avait quasiment réussi à maintenir à lui seul l'indice dans le vert, avec un autre assureur, Travelers (+3,19% à 165,18 dollars).
Mais il a décéléré à l'approche de la ligne d'arrivée, et l'indice vedette de Wall Street s'est retourné.
"Les investisseurs sont toujours inquiets de l'inflation et de voir une Réserve fédérale beaucoup plus agressive", a expliqué Jack Ablin, responsable de la stratégie d'investissement chez Cresset Capital. Le marché s'attend ainsi à au moins trois hausses de taux cette année, notamment pour contrer l'inflation qui s'installe.
"L'an dernier, il fallait acheter quand le marché baissait, et aujourd'hui, il faut vendre dès qu'il monte", a commenté Patrick O'Hare, de Briefing.com.
"La direction par défaut reste la baisse", a abondé Maris Ogg, présidente de la société de gestion Tower Bridge Advisors. "Cela va prendre du temps. On est probablement aujourd'hui au stade où les investisseurs sont les plus négatifs par rapport aux prochaines décisions de la Fed."
Les résultats d'entreprises, pourtant supérieurs aux attentes en majorité, peinent à soutenir les indices. Les opérateurs "entendent des dirigeants qu'ils doivent augmenter les salaires et que les coûts montent", relève Jack Ablin. "Peut-être que la compression des marges qu'on attendait l'an dernier va arriver cette année."
Quelques étoiles de la nouvelle économie, devenues pestiférées de la cote ces dernières semaines, se sont offert un sursaut, tels Spotify (+0,63%) ou la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Coinbase (+0,97%).
A l'inverse, des fleurons industriels qui avaient bénéficié d'une rotation de portefeuilles des investisseurs, effrayés par l'inflation, ont fléchi, à l'image d'US Steel (-5,71%) ou Cleveland-Cliffs (-3,79%).
Beaucoup de poids lourds de la technologie informatique, comme les fabricants de semiconducteurs AMD (-4,97%) ou le spécialiste des cartes mémoires Micron (-5,48%), ont eux aussi fait grise mine.
American Airlines a cédé 3,18% à 16,76 dollars, après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel meilleur qu'attendu, ainsi que d'une perte moindre que prévu.
La compagnie a néanmoins averti que la propagation du variant Omicron du coronavirus avait perturbé le rebond du trafic passager.
La veille, son concurrent United Airlines (-3,42% à 42,88 dollars) avait fait le même constat. Le titre était sanctionné après que le groupe a annoncé une montée en puissance des capacités plus lente que prévu.
Petite capitalisation par rapport aux grands noms de Wall Street, Peloton aura néanmoins alimenté les conversations jeudi.
Après l'annonce de la chaîne CNBC que le groupe interrompait sa production de vélos et tapis de course, le titre du groupe a été suspendu quatre fois et a perdu, au final, 23,93%, pour finir à 24,22 dollars.
Dans une séance qui a manqué d'élan, les valeurs chinoises sont sorties du lot, dopées par l'annonce d'une baisse du taux directeur à un an de la Banque populaire de Chine.
Les mastodontes chinois du commerce en ligne Alibaba (+2,58%), JD.com (+6,50%) ou Pinduoduo (+2,75%) étaient ainsi à la fête.
A.Padmanabhan--DT