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Plus d'un millier de membres des forces de l'ordre brésiliennes ont été déployés mercredi dans la favela de Jacarezinho, théâtre en mai du raid policier le plus meurtrier de l'histoire de Rio de Janeiro.
Cette opération de grande envergure a débuté à l'aube, avec 1.200 hommes mobilisés pour le coup d'envoi d'un nouveau programme de "transformation" des favelas qui vise à soustraire les habitants du joug des gangs de narcotrafic.
"Le gouvernement de l'Etat de Rio a débuté la reconquête du territoire de la favela de Jacarezinho", a annoncé la Police militaire (PM) de Rio sur Twitter, dans une série de messages illustrés de photos et de vidéos d'hommes en treillis ou en uniformes noirs patrouillant dans les ruelles étroites avec des fusils d'assaut.
Porte-parole de la PM, le major Ivan Blaz a fait état d'une "apparente tranquillité", sans fusillade entre gangs et policiers.
L'opération de mercredi a été organisée dans le cadre du programme "Cidade Integrada" (ville intégrée) un "grand projet de transformation des favelas", selon le gouverneur de l'Etat de Rio, Claudio Castro.
Des opérations similaires devraient avoir lieu dans d'autres quartiers ces prochains mois dans cette ville de 6,7 millions d'habitants dont près d'un quart vivent dans des favelas, quartiers pauvres où règne le crime organisé.
"Cela fait des mois qu'on élabore un programme qui change la vie de la population (...). L'opération d'aujourd'hui est seulement le début d'un changement qui va bien au-delà des questions de sécurité", a assuré le gouverneur Castro sur Twitter.
Outre les patrouilles policières au quotidien, le programme prévoit des projets sociaux et d'urbanisme.
La favela de Jacarezinho n'a pas été choisie par hasard : en mai, un raid policier y avait fait 28 morts et l'ONU avait réclamé une "enquête impartiale" sur des accusations d'exécutions sommaires.
Deux policiers qui avaient pris part à ce raid ont été inculpés en octobre d'homicide.
Le programme "Cidade Integrada" doit remplacer les Unités de police pacificatrices (UPP), créées en 2008 durant le mandat de l'ex-gouverneur Sergio Cabral, incarcéré fin 2016 pour corruption.
Avec des agents de police de proximité présents en permanence dans les favelas, les UPP ont dans un premier temps réduit la violence, mais la situation s'est dégradée au fil du temps, notamment en raison de la grave crise financière qui a touché l'Etat de Rio après les Jeux Olympiques de 2016.
A.Hussain--DT