Dubai Telegraph - La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans

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La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans
La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans

La France investit pour surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les océans

La France va investir 21 millions d'euros dans le programme OneArgo, un réseau mondial d'observation des océans, afin de surveiller l'impact du réchauffement climatique sur les mers du monde, a annoncé l'Ifremer jeudi.

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Dans le cadre du nouveau programme OneArgo, l'Hexagone, qui exploite déjà 281 flotteurs de mesure des océans, va en déployer 80 nouveaux par an sur la décennie à venir. Un nouveau flotteur "Deep Arvor", plongeant à 6.000 mètres de profondeur devrait également être testé en 2024 pour être déployé en 2025.

Actuellement, quelque 4.000 flotteurs Argo dérivent sur toutes les mers du globe. Ces tubes de 20 cm de diamètre et 1,50 m de long, dotés d'une antenne, plongent jusqu'à 2.000 mètres de profondeur, pour mesurer la température et la salinité, puis envoient leurs données par satellite à la communauté scientifique mondiale, notamment à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).

Depuis le début des années 2000, le programme Argo, auquel une trentaine de pays participent, a ainsi mis en évidence le rôle majeur des océans dans la régulation du climat. "L'océan atténue l'impact des activités humaines sur le climat", a ainsi souligné Virginie Thierry, chercheuse en océanographie physique à l’Ifremer, lors d'une conférence de presse. "C'est grâce à l'océan que le climat sur terre est vivable".

En se réchauffant, l'océan absorbe en effet "90% de l'excès de chaleur dû aux activités humaines", pointe-t-elle.

Le nouveau programme OneArgo doit permettre de franchir une nouvelle étape en étudiant la pénétration de la chaleur dans les abysses océaniques et l'impact du réchauffement sur la biodiversité marine.

D’ici à 2030, 4.700 flotteurs doivent être déployés, dont 1.200 descendront jusqu'à 6.000 mètres de profondeur, tandis qu'un millier seront capables de faire des "mesures de la biodiversité et des paramètres liés à la vie des océans", selon Mme Thierry.

Ces capteurs biogéochimiques (dits “BGC”) mesureront notamment l’acidité, la quantité d’oxygène dans l'eau, la chlorophylle, la lumière ou le nitrate, des paramètres amenés à évoluer sous l'effet du réchauffement.

"Grâce à ça, on va beaucoup avancer sur les études de la biodiversité marine", a souligné Fabrizio D'Ortenzio, directeur de recherche CNRS au laboratoire d'océanographie de Villefranche.

En outre, les flotteurs profonds vont permettre de "comprendre le fonctionnement de l'océan au delà de 2.000 mètres de profondeur qui reste largement méconnu", souligne Virginie Thierry. "Il y a 30 ans, on pensait que l'océan profond n'était pas inerte, mais presque, que c'était un océan stable et au repos. En fait, on se rend compte qu'il y a énormément de phénomènes qui se passent en profondeur".

Les nouveaux flotteurs devraient mesurer comment la chaleur pénètre au-delà de 2.000 mètres de profondeur et évaluer "l’impact de la dilatation de l’océan profond sur l’élévation du niveau de la mer", selon la chercheuse.

Le programme Argo a déjà permis de montrer "que 40% de l'augmentation du niveau de la mer était dû à la dilatation thermique des océans, le reste étant lié à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires", a-t-elle souligné.

Selon la chercheuse, "l'océan est encore capable d'absorber énormément de chaleur" mais "la question qui peut se poser c'est la vitesse à laquelle il peut absorber cette chaleur".

Ces sept dernières années (2015 - 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées, selon l'Organisation météorologique mondiale.

I.Uddin--DT