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La Bourse de New York, nerveuse, évoluait en ordre dispersé mardi en raison de l'accroissement des tensions avec la Russie au sujet de l'Ukraine et de la perspective de dures sanctions contre Moscou.
A 15H00 GMT, les indices, qui avaient tous ouvert nettement dans le rouge, oscillaient entre territoire positif et négatif. L'indice Dow Jones perdait 0,23%, le Nasdaq avançait de 0,12% et le S&P 500 de 0,20%.
Paralysée par l'incertitude liée à la crise en Ukraine, Wall Street avait terminé en repli vendredi avant un long week-end de trois jours, lié au jour férié de President's Day.
Le Dow Jones avait cédé 0,68% à 34.079,18 points, l'indice Nasdaq, à majorité technologique, avait perdu 1,23% à 13.548,06 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,72%, à 4.348,87 points.
Sur la semaine, le Dow Jones avait reculé de 1,90%, le Nasdaq de 1,76% et le S&P 500 de 1,58%.
Les investisseurs s'inquiètent de l'impact potentiel sur l'activité de lourdes sanctions contre la Russie après la reconnaissance par Moscou de régions séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.
Le président Vladimir Poutine a ordonné à ses troupes d'entrer dans ces territoires séparatistes, provoquant dans la nuit une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU.
Les cours du pétrole grimpaient fortement, de 2,50% pour le Brent de la Mer du Nord à 97,73 dollars et de 3,31% pour le contrat sur le baril de West Texas Intermediate (WTI) à 94,08 dollars. Plus tôt à Londres, l'or noir, au plus haut depuis sept ans, a frôlé la barre symbolique des 100 dollars le baril.
"Les tensions entre la Russie et l'Ukraine représentent un faible risque pour les bénéfices des entreprises américaines", expliquaient les analystes de JP Morgan dans une note mardi.
"Mais c'est le choc des prix de l'énergie, dans un contexte de changement de politique monétaire de la Banque centrale (Fed) axé sur la lutte contre l'inflation, qui pourrait encore peser sur le sentiment des investisseurs et les perspectives de croissance", ont-ils averti.
"Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'UE ont déjà annoncé des sanctions initiales contre la Russie, et l'Allemagne a interrompu la certification du gazoduc Nord Stream 2", a relevé Patrick O'Hare de Briefing.com alors que les dirigeants mondiaux appellent la Russie à rechercher une solution diplomatique.
"Tout cela semble très désordonné, mais ce n'est peut-être pas aussi grave qu'on pourrait le penser", espérait l'analyste, assurant "que les acteurs du marché ne sont toujours pas convaincus que le pire scénario va se concrétiser".
Les rendements sur la dette américaine à 10 ans se stabilisaient autour de 1,93%.
Les analystes de Schwab soulignaient aussi que les investisseurs restaient préoccupés par les tours de vis à venir sur la politique monétaire, à trois semaines de la prochaine réunion décisive de la Fed qui va commencer à relever les taux d'intérêt.
L'indice Case-Shiller des prix immobiliers américains dans les 20 plus grandes villes, publié mardi, s'est inscrit en hausse de 18,6% sur un an en décembre, plus que prévu, un nouvel élément venant nourrir l'inflation, relevaient les analystes de Schwab.
A la cote, les actions des groupes énergétiques étaient très recherchées, Exxon Mobil, Chevron, Schumberger prenant plus de 1%.
L'énergie (+1,30%) était le seul secteur du S&P 500 à évoluer dans le vert alors que les produits de consommation (-1,77%), les matériaux (-1,03%) et les banques (-0,78%) étaient en baisse.
La chaîne de bricolage Home Depot était sanctionnée (-4,70% à 331 dollars), après avoir prévenu que 2022 verrait une décélération de sa croissance. Le groupe a pourtant annoncé un chiffre d'affaires record et une forte hausse du dividende pour 2021.
En revanche, la chaîne de grands magasins Macy's a surpris de façon positive avec un bond de ses ventes de 28% sur le trimestre passé alors que la fréquentation a repris dans ses magasins. L'action de l'enseigne, qui a relevé ses prévisions de ventes et de bénéfices pour 2022, gagnait 7,20% à 27,55 dollars.
A.Ansari--DT