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Huit lignes du métro parisien fermées, six autres à peine ouvertes, peu de RER, des bus aléatoires: la grève pour les salaires s'annonce massive ce vendredi à la RATP, mais l'essor récent du télétravail pourrait la rendre moins douloureuse, a fortiori une veille de week-end.
"La RATP invite tous les voyageurs qui en ont la possibilité à différer leur déplacement sur le réseau", a conseillé le groupe public dès mercredi.
"En prévision des très fortes perturbations annoncées sur les lignes exploitées par la RATP le vendredi 18 février, Ile-de-France Mobilités appelle tous les Franciliens qui le peuvent à télétravailler", a complété l'autorité régionale des transports.
"Nous invitons les entreprises à recourir le plus possible au télétravail", a renchéri le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Le plan de transport communiqué par la RATP rappellera aux Franciliens décembre 2019, et la grande grève contre la réforme des retraites, la dernière d'ampleur, juste avant la pandémie et l'entrée massive du télétravail dans la vie des salariés.
Huit lignes de métro seront complètement fermées: les 2, 3bis, 5, 7bis, 8, 10, 11 et 12, outre la 3 entre Havre-Caumartin et Gallieni, et la 6 entre l'Etoile et Bercy.
Sur les lignes 4, 7, 9, 13 et sur les portions restantes des 3 et 6, le trafic ne sera assuré qu'aux heures de pointe, de 06H30 à 09H30 et de 16H30 à 19H30, avec une rame sur deux au moins, une sur quatre au pire, et certaines stations seront fermées, comme Alésia, Concorde, Gare de l'Est, Place de Clichy ou Stalingrad.
Les deux lignes automatiques 1 et 14 fonctionneront normalement, la RATP mettant en garde contre un "risque de saturation".
Pour le RER, la Régie prévoit un train sur deux aux heures de pointe et un sur trois aux heures creuses, entre 05H30 et 20H30, sur sa partie des lignes A et B. L'interconnexion sera interrompue à Gare du Nord avec les trains du nord de la ligne, côté SNCF.
- Pouvoir d'achat -
Côté tramways, le T8 fonctionnera normalement, et les autres lignes seront plus ou moins perturbées, les T2, T3a et T3b ne circulant qu'à certaines heures sur une partie de leur trajet.
Quant aux bus, certaines lignes fonctionneront normalement (Orlybus et Roissybus, 20, 31, 35, 38, 45, 47, 54, 95, 101, 113, 124, 125, 131, etc.), d'autres seront perturbées, d'autres enfin complètement interrompues.
L'ensemble des organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) et la quasi totalité des autres ont appelé à la grève, pour peser sur les négociations salariales: une séance de négociation en multilatérale est justement prévue vendredi matin, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO).
La direction de la RATP promet que ses employés ne perdront pas de pouvoir d'achat.
Elle a réaffirmé lundi une proposition d'augmentation de 2,7% des rémunérations en moyenne en 2022, ajoutant que "l'intéressement pourrait être supérieur à celui des années précédentes" (environ 1.000 euros nets annuels).
Les organisations syndicales n'ont visiblement pas entendu la même chose, puisque la direction n'aurait selon elles mis sur la table qu'une augmentation de 0,4%.
"Une provocation", selon elles, après deux ans de pandémie au cours desquels les employés de la Régie ont répondu présent en assurant la continuité du service public. S'ajoute à cela l'inflation qui devrait dépasser les 3% au premier semestre selon l'Insee.
"Pourtant la direction fait la sourde oreille", a dénoncé Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP.
La CGT, premier syndicat du groupe, demande 3% de revalorisation annuelle sur les trois prochaines années. Même chose du côté de l'Unsa pour qui 3% est un minimum au vu du niveau de l'inflation.
FO a de son côté déposé un "préavis de grève illimité" à partir de vendredi, car "l'inflation et le prix de l'énergie qui explosent font aussi des ravages".
Explication faite, les 0,4% proposés par la direction ne concernent que les mesures transverses qui touchent l'ensemble des salariés, auxquelles il faut ajouter l'avancement et l'ancienneté (+1,8% en moyenne) et des mesures catégorielles (+0,5%).
Ile-de-France Mobilités a mis en place la gratuité du covoiturage, accessible depuis son application.
A.Hussain--DT