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L'Autorité israélienne des antiquités a dévoilé mercredi un papyrus "extrêmement rare", vieux de 2.700 ans et rédigé en hébreu ancien, redécouvert par chance dans une résidence du Midwest aux Etats-Unis.
Le manuscrit daté de la fin du VIIe ou du début du VIe siècle avant J-C est rédigé en caractère paléo-hébraïque, typique de la période du premier temple juif de Jérusalem.
Il est composé de quatre lignes commençant par les mots "Le Ishmael tishlakh" (Envoie à Ismaël!, en français), le texte laissant entendre qu'il s'agit d'un fragment de lettre contenant des instructions pour le destinataire.
"Nous ne savons pas exactement ce qui a été envoyé et où", a déclaré à l'AFP Joe Uziel, directeur de l'unité des manuscrits du désert de Judée à l'Autorité des antiquités. Selon les chercheurs, le manuscrit a fort probablement été trouvé dans les grottes du désert de Judée, dont le climat sec facilite la conservation des papyrus.
"Ce papyrus est unique, extrêmement rare", a souligné Eitan Klein, directeur adjoint du département de la prévention des vols, ajoutant que les chercheurs avaient jusqu'ici connaissance de seulement deux autres papyrus datant de la période du premier temple.
Les Hébreux à l'âge du fer utilisaient des fragments d'argile pour griffonner de courtes notes et de la peau d'animal pour écrire, le papyrus étant réservé aux correspondances officielles, a-il expliqué.
Le retour au Proche-Orient de ce manuscrit a débuté lorsque Shmuel Ahituv, spécialiste des études bibliques, a reçu en 2018 le mandat de compléter un ouvrage sur l'hébreu de la défunte chercheure Ada Yardeni.
Or M. Ahituv a été surpris d'entrevoir dans l'ouvrage une photo de ce papyrus dont il n'avait jamais eu connaissance auparavant. Le chercheur a alors contacté Eitan Klein et, avec l'aide de la fille d'Ada Yardeni, ils ont retrouvé le propriétaire de l'original: un Américain du Montana.
La mère de cet homme du Midwest l'avait reçu lors d'une visite à Jérusalem en 1965 des mains de Joseph Saad, conservateur du musée Rockefeller, qui lui-même l'avait obtenu du légendaire marchand d'antiquités de Bethléem, en Cisjordanie, Halil Iskander Kandu.
Ce dernier avait vendu des milliers de fragments de manuscrits de la mer Morte qu'il avait sans doute acheté à des Bédouins les ayant découverts dans une grotte du désert de Judée, a indiqué M. Klein.
Persuadé qu'il y serait mieux conservé, le propriétaire américain a confié en 2019 le manuscrit à l'Autorité des antiquités qui en a établi l'authenticité et l'âge à l'aide de la paléographie et de la datation au carbone 14.
A.Padmanabhan--DT