Dubai Telegraph - En Irak, la sécheresse ravage aussi les marais mésopotamiens du mythique jardin d'Eden

EUR -
AED 3.82302
AFN 72.999232
ALL 98.501977
AMD 412.365539
ANG 1.872867
AOA 949.258787
ARS 1066.456078
AUD 1.675918
AWG 1.873537
AZN 1.770508
BAM 1.955244
BBD 2.098203
BDT 124.18467
BGN 1.957866
BHD 0.392017
BIF 3072.925767
BMD 1.040854
BND 1.412098
BOB 7.180957
BRL 6.404421
BSD 1.039204
BTN 88.457834
BWP 14.432894
BYN 3.400832
BYR 20400.736086
BZD 2.091105
CAD 1.499772
CDF 2987.250425
CHF 0.936456
CLF 0.037312
CLP 1029.550568
CNY 7.596776
CNH 7.600575
COP 4574.552811
CRC 527.649886
CUC 1.040854
CUP 27.582628
CVE 110.233639
CZK 25.127363
DJF 184.980703
DKK 7.459206
DOP 63.301991
DZD 140.534365
EGP 52.924191
ERN 15.612808
ETB 132.315357
FJD 2.413376
FKP 0.824338
GBP 0.83132
GEL 2.924312
GGP 0.824338
GHS 15.275654
GIP 0.824338
GMD 74.941807
GNF 8981.444821
GTQ 8.004723
GYD 217.418146
HKD 8.080008
HNL 26.403488
HRK 7.465947
HTG 135.881342
HUF 411.37667
IDR 16923.243267
ILS 3.811971
IMP 0.824338
INR 89.000969
IQD 1361.312713
IRR 43806.93606
ISK 145.088885
JEP 0.824338
JMD 161.913936
JOD 0.73828
JPY 164.137975
KES 134.530594
KGS 90.554107
KHR 4176.811717
KMF 485.168061
KPW 936.767912
KRW 1530.086636
KWD 0.32077
KYD 0.866054
KZT 538.35684
LAK 22726.534408
LBP 93059.624973
LKR 306.272867
LRD 189.136192
LSL 19.323103
LTL 3.073371
LVL 0.629602
LYD 5.101549
MAD 10.479719
MDL 19.173545
MGA 4901.605516
MKD 61.496869
MMK 3380.652807
MNT 3536.821355
MOP 8.313435
MRU 41.484198
MUR 48.867862
MVR 16.025629
MWK 1801.987343
MXN 21.053596
MYR 4.661994
MZN 66.514445
NAD 19.323103
NGN 1610.023951
NIO 38.239121
NOK 11.873208
NPR 141.532735
NZD 1.851378
OMR 0.400147
PAB 1.039204
PEN 3.869699
PGK 4.2178
PHP 60.224322
PKR 289.310992
PLN 4.264546
PYG 8104.694253
QAR 3.779525
RON 4.974452
RSD 116.942383
RUB 103.973891
RWF 1449.687571
SAR 3.907417
SBD 8.726056
SCR 14.839478
SDG 626.077735
SEK 11.516148
SGD 1.415452
SHP 0.824338
SLE 23.731175
SLL 21826.18863
SOS 593.931029
SRD 36.490248
STD 21543.573881
SVC 9.093413
SYP 2615.176857
SZL 19.3315
THB 35.472471
TJS 11.368766
TMT 3.653397
TND 3.313557
TOP 2.437786
TRY 36.720185
TTD 7.061991
TWD 34.070792
TZS 2520.083149
UAH 43.573404
UGX 3803.917803
USD 1.040854
UYU 46.25684
UZS 13416.183159
VES 53.813422
VND 26488.170015
VUV 123.572257
WST 2.875658
XAF 655.770436
XAG 0.034917
XAU 0.000395
XCD 2.81296
XDR 0.796773
XOF 655.770436
XPF 119.331742
YER 260.603747
ZAR 19.595474
ZMK 9368.935307
ZMW 28.759818
ZWL 335.154525
  • AEX

    2.5400

    878.67

    +0.29%

  • BEL20

    -1.7000

    4244.28

    -0.04%

  • PX1

    34.9600

    7317.85

    +0.48%

  • ISEQ

    -36.9100

    9675.79

    -0.38%

  • OSEBX

    14.7800

    1422.79

    +1.05%

  • PSI20

    3.1600

    6328.88

    +0.05%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    40.4000

    3055.65

    +1.34%

  • N150

    18.4600

    3257.29

    +0.57%

En Irak, la sécheresse ravage aussi les marais mésopotamiens du mythique jardin d'Eden
En Irak, la sécheresse ravage aussi les marais mésopotamiens du mythique jardin d'Eden / Photo: Asaad NIAZI - AFP

En Irak, la sécheresse ravage aussi les marais mésopotamiens du mythique jardin d'Eden

Pour nourrir et rafraîchir ses buffles, Hachem Gassed doit désormais parcourir une dizaine de kilomètres à travers des terres arides, brûlées par le soleil. Dans le sud de l'Irak, la sécheresse a emporté des pans entiers de marais mésopotamiens du mythique jardin d'Eden.

Taille du texte:

Dans les marais de Hawizeh, chevauchant la frontière avec l'Iran, ou ceux très touristiques de Chibayich, de vastes étendues de terres humides ont cédé la place à des sols craquelés, parsemés d'arbustes jaunissant.

En cause: trois années de sécheresse, des précipitations en baisse et un débit réduit des fleuves venus des pays voisins, Turquie et Iran, en raison des barrages construits en amont.

"La sécheresse touche les hommes autant que les animaux", raconte Hachem Gassed, 35 ans, habitant un hameau près de Hawizeh.

Autour de lui, l'immense lac d'Oum al-Naaj est devenu une terre aride. Par endroit subsistent des flaques d'eau boueuse et des rivières étranglées. On devine les lits asséchés des ruisseaux qui serpentaient dans des marais jadis luxuriants -- inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.

Comme son père avant lui, Hachem élève des buffles. "Ces marais sont notre gagne-pain: on y pêchait et nos bêtes pouvaient y paître et s'y abreuver."

De la trentaine de têtes du troupeau familial, il n'en reste que cinq. Les autres buffles sont morts ou ont été vendus pour boucler des fins de mois difficiles. Ceux qui restent doivent être surveillés: ils pourraient se noyer dans la boue, car incapables de s'en extirper.

- Pauvreté, changement climatique -

Les marais ont déjà connu des années de sécheresse, avant des saisons de pluies fastes qui viennent les ressourcer.

Entre 2020 et 2022, dans les marais du sud de l'Irak, notamment ceux de Hawizeh et Chibayich, 41% des zones marécageuses ont souffert d'une réduction du niveau de l'eau et d'une baisse de l'humidité, tandis que 46% de ces zones ont perdu des eaux de surface, selon l'ONG néerlandaise PAX qui se base sur des données satellitaires.

Notant "une baisse sans précédent du niveau de l'eau", l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rappelle que les marais sont "une des régions les plus pauvres d'Irak et parmi les plus touchées par le changement climatique."

L'agence souligne "l'impact désastreux" sur plus de 6.000 familles, "en train de perdre leurs buffles, leur unique gagne-pain".

Mobilisé à Hawizeh, le militant écologiste Ahmed Saleh Neema fustige les conséquences environnementales: "Il n'y a plus de poissons, de loutres à pelage lisse, de sangliers".

Un désastre pour ces marais abritant "de nombreuses populations d'espèces menacées", selon l'Unesco. Le secteur représente "un des plus grands sites d'escale et d'hivernage" pour les canards, et une étape majeure pour environ 200 espèces d'oiseaux migrateurs.

Ceux de Hawizeh sont irrigués par deux effluents du fleuve Tigre, qui prend sa source en Turquie, assure à l'AFP M. Neema. Leur débit a été réduit, dit-il, les autorités pratiquant un rationnement pour couvrir les besoins en eau du pays.

"Le gouvernement veut préserver la plus grande quantité d'eau possible", reconnaît le militant critiquant toutefois "une mauvaise gestion du dossier". Sous la pression de manifestations, les autorités ont rouvert partiellement les vannes, avant de les refermer, dit-il.

- "A la recherche d'eau" -

Côté iranien, ces marais appelés Hoor al-Azim souffrent également de stress hydrique: la moitié du secteur iranien est actuellement asséché, rapportait récemment l'agence officielle Irna.

"Le principal fleuve côté iranien qui alimente les marais de Hawizeh est totalement coupé depuis plus d'un an", explique Hatem Hamid, directeur du centre gouvernemental de gestion des ressources hydriques en Irak.

Côté irakien, les besoins en eau des activités agricoles ou des marais sont couverts pour moitié seulement, reconnaît-il, car une des "priorités" est de fournir de l'eau potable.

Par plus de 50 degrés, "impossible de compenser l'évaporation très élevée dans les marais", ajoute-t-il.

Les responsables mettent en avant des canaux et ruisseaux réhabilités pour alimenter les marais: après avoir quitté les zones asséchées, c'est ici que les familles s'installent.

Nichés entre les fleuves Tigre et Euphrate, les marais mésopotamiens -- considérés par certains comme le jardin d'Eden de la Bible -- ont déjà souffert du temps de l'ancien régime.

Pour éradiquer l'insurrection qui s'y cachait, le dictateur Saddam Hussein les avait fait assécher dans les années 1990. Depuis, leur surface humide a été divisée par deux.

A Chibayich, Ali Jawad, 20 ans, déplore le récent départ de dizaines de familles de son hameau.

"Elles ont migré vers d'autres régions, à la recherche de zones où il y a de l'eau", explique-t-il: "Avant quand on venait dans les marais, on y trouvait de la verdure, de l'eau, la paix intérieure. Maintenant c'est comme un désert."

K.Javed--DT