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Les autorités de régulation du Nigeria ont infligé mercredi une amende d'environ 12.000 euros à trois groupes de médias pour avoir diffusé un reportage de la BBC sur des bandes armées qui sévissent dans le nord-ouest.
La Commission nationale de régulation audiovisuelle (NBC) a déclaré dans un communiqué qu'elle infligeait une amende de 5 millions de nairas (11.800 EUR) à Multi Choice Nigeria Ltd, TelCom Satellite Ltd et NTA-Startimes pour avoir diffusé à la télévision ce reportage qui, selon la NBC, "glorifie les activités des bandits".
Le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé d'Afrique sont le théâtre de violences de gangs armés, les "bandits", qui attaquent les villages, pillent, tuent et enlèvent les habitants pour demander des rançons.
Le reportage de la BBC, "The Bandit Warlords of Zamfara", donne la parole à des membres de ces bandes mais aussi aux victimes pour documenter la violence dans l'Etat de Zamfara (nord-ouest).
"Les diffuseurs sont invités à être des instruments de l'unité nationale et à renoncer à utiliser leurs plateformes pour promouvoir et glorifier des éléments subversifs et leurs activités", a déclaré la NBC.
Une autre chaîne locale, Trust TV, a également reçu une amende pour avoir diffusé son propre documentaire sur les gangs armés.
Jeudi, la NBC a défendu les sanctions prises contre les chaînes locales, tout en affirmant "ne pas s'opposer aux médias".
"Nous essayons d'assainir les diffusions au Nigeria pour nous assurer que tout ce qui est dit est conforme à nos codes, à nos lois", a justifié le Dr Balarabe Shehu Ilelah, directeur général de la Commission.
La semaine dernière, le gouvernement avait menacé de sanction la BBC et Trust TV pour "glorification du terrorisme".
Dans un communiqué, la BBC avait dans la foulée défendu le travail de ses journalistes et déclaré qu'elle maintenait le reportage.
Le gouvernement fédéral a classé les "bandits" comme "terroristes" mais l'armée peine à enrayer les activités des "bandits". Des milliers de personnes ont été tuées et des centaines de milliers d’autres déplacées par la violence dans le nord-ouest et le centre du Nigeria ces dernières années.
L’année dernière, le gouvernement avait suspendu Twitter pendant sept mois notamment après que la plateforme eut supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari et que des responsables l’eurent critiqué pour avoir autorisé des messages de séparatistes dans le sud-est du pays.
En janvier dernier, Abuja a levé la suspension après des pourparlers avec Twitter.
R.El-Zarouni--DT