Dubai Telegraph - A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une

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A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une
A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une

"Une redécouverte exceptionnelle!" Dormant dans les sous-sols du musée de Libourne (Gironde) depuis des décennies, une toile considérée jusque-là comme une simple copie tardive d'un Guido Reni, pourrait bien être un original du peintre baroque italien du XVIIe siècle.

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"Les rebondissements font partie de nos métiers, du off, de ce que le public ne voit pas. Mais des rebondissements de cette sorte, c'est unique dans une vie", s'enthousiasme Caroline Fillon, la directrice du Musée des Beaux-Arts de Libourne qui a pris le pari de partager cette "enquête policière" avec le grand public.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette petite ville à l'est de Bordeaux reçoit, pour son musée, un legs de la veuve d'un député: une toile de 2x3 m, présentée comme une copie du XIXe siècle de la scène "Atalante et Hippomène" de Guido Reni (Bologne, 1575-1642).

Il existe trois versions reconnues de ce tableau: au Prado à Madrid, au musée Capodimonte à Naples et auprès d'un particulier à Bologne.

Fin 2022, dans les réserves du musée de Libourne où dorment quelque 4.500 œuvres, la plupart provenant de la collection royale du Louvre, "l'attention des équipes se porte sur un tableau qui n'avait jamais été exposé", souligne Mme Fillon.

- "Surprise" -

Sous un film protecteur, on devine tout juste l'oeuvre, sans détails. Il est alors décidé d'en retirer une petite partie.

"On tombe sur la main gauche d'Atalante qui tient une pomme d'or. Et là, on se dit que cette main, avec ce volume, cette carnation, elle est magnifique", se souvient la directrice du musée.

Une restauratrice indépendante, Sophie Jarrosson, a immédiatement un doute sur la datation XIXe siècle. Notamment à cause du tissage sergé de la toile, "tout à fait caractéristique d'un XVIIe siècle", explique-t-elle.

Interpellé par la découverte, le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) à Paris, habilité à prendre en charge les collections des institutions bénéficiant de l'appellation "Musée de France", accepte d'étudier le tableau pendant six mois, de juillet à décembre 2024.

Dans cet "hôpital des œuvres" regroupant toute sorte de spécialistes, la toile passe par tous les services, de la radiographie, à la réflectographie infrarouge ou encore la cartographie de fluorescence X. Des prélèvements sont aussi effectués.

"Les premières analyses confirment qu'il ne s'agit pas d'une copie peinte au XIXe. C'est déjà une très bonne surprise", indique à l'AFP Matthieu Dussauge, conseiller pour les musées à la DRAC.

- Des peintres "businessmen" -

En attendant d'autres résultats, le tableau est retourné à Libourne, où Mme Jarrosson poursuit un minutieux travail de restauration, accessible au public du 18 mars au 15 juin.

Scalpel à la main, elle gratte une fine couche de résidu de cire, pour tenter de retrouver les couleurs originales de cette toile représentant le jeune Hippomène battre Atalante à la course grâce à une ruse: il jette sur son chemin des pommes d'or, confiées par la déesse Aphrodite, que la jeune femme s'empresse de ramasser.

"Regardez la ligne, là, de la jambe, est un +repentir+. Et en dessous du gros orteil, pareil. En tout, il y a une dizaine de ces +repentirs+, signe de changements de composition. Ce sont des choix qu'on ne fait qu'à la création d'une œuvre, pas à la copie", explique la spécialiste qui a notamment travaillé pour la restauration de Notre-Dame-de-Paris.

A l'époque de Guido Reni, qui était l'un des artistes les plus recherchés des cours européennes du XVIIe siècle, il était courant que coexistent plusieurs versions d'une même oeuvre. "Les peintres étaient aussi des businessmen, c'est comme ça qu'ils gagnaient leur vie", explique Mme Jarrosson.

"Ce vers quoi on s'oriente aujourd'hui c'est qu'il s'agit bien d'un tableau sorti de son atelier" où quelque 200 élèves collaborateurs travaillaient pour lui, en reproduisant des tableaux à succès, affirme Matthieu Gilles, responsable de la filière peinture au C2RMF.

Est-ce la toile vendue à Paris en 1867 par le Marquis de Salamanca, homme politique et entrepreneur espagnol, puis perdue de vue? Et si le tableau s'avérait être de la main du grand peintre baroque lui-même, pourrait-il avoir précédé toutes les autres versions connues?

"L'enquête" menée par un comité scientifique (composé de membres du musée, du C2RMF, de la DRAC et de spécialistes du peintre ou de la période) se poursuit, "mais tout concourt à dire qu'on a fait une découverte fabuleuse", savoure la directrice du musée de Libourne.

W.Zhang--DT