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Emmanuel Macron est accompagné au Maroc par une délégation aussi pléthorique qu'éclectique de plus de 130 personnes du monde politique, économique ou culturel, dont certaines ont créé la polémique comme l'humoriste controversé Yassine Belattar.
Il était notamment présent lundi soir à la cérémonie d'accueil du chef de l'Etat, à Rabat, en présence du roi Mohammed VI, au début d'une visite d'Etat de trois jours. Son nom a été ajouté tard lundi dans une liste actualisée de la délégation diffusée par l'Elysée.
Ce Franco-Marocain quadragénaire est la cible de longue date de la droite et de l'extrême droite qui l'accusent de proximité avec l'islamisme.
"Comment ce prétendu humoriste, condamné pour menaces de mort, proche des antisémites du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France), peut-il être présent à un voyage de cette importance en compagnie du président de la République? C'est aussi irrespectueux pour la France que pour le Maroc", a réagi sur le réseau social X le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
Son alliée Marion Maréchal a aussi affirmé que sa présence, "qui plus est en survêtement", faisait "honte à la délégation française en visite au pays ami qu'est le Maroc".
L'entourage du président a fait valoir qu'il s'agissait d'une "personnalité franco-marocaine" et a assuré que sa présence dans la délégation ne valait "en aucun cas adhésion à ses idées".
Une polémique avait déjà surgi en novembre 2023 lorsque Yassine Belattar avait été reçu par des conseillers d'Emmanuel Macron, après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël et peu avant la grande marche contre l'antisémitisme en France à laquelle le chef de l'Etat avait décidé de ne pas participer.
Les prises de parole de Yassine Belattar sur les banlieues lui avaient valu l'attention d'Emmanuel Macron, qui l'avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l'exécutif sur les quartiers prioritaires.
L'humoriste a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.
Outre dix ministres, dont celui de l'Intérieur Bruno Retailleau, classé très à droite, la délégation comprend de nombreux patrons d'entreprise, qui ont signé plusieurs contrats dès lundi soir.
Le volet culturel est aussi très étoffé. A côté de Yassine Belattar figure ainsi l'intellectuel Bernard-Henri Lévy, très engagé envers Israël notamment depuis le 7 octobre 2023.
Mais aussi le photographe François-Marie Banier, condamné en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre la milliardaire Liliane Bettencourt.
Dans la délégation figure également l'ex-député macroniste M'jid El Guerrab, condamné en appel en 2023 à un an de prison ferme et deux ans d'inéligibilité pour avoir agressé en 2017 l'ex-responsable socialiste Boris Faure.
Des compagnons de route historiques du chef de l'Etat, comme Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ou encore l'ancien banquier Christian Dargnat, artisan des levées de fonds des campagnes présidentielles de 2017 et 2022, sont aussi du voyage.
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A.Hussain--DT