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L'Association de la presse présidentielle (APP) a estimé mercredi que des propos d'Emmanuel Macron sur le manque de "professionnalisme" des journalistes constituaient une "dérive dangereuse" et que la liberté d'enquêter ne "saurait être remise en cause au gré des tempêtes politiques".
"Le président de la République a gravement mis en cause la déontologie de la presse entière en fustigeant la publication de propos qu'il a lui même tenus lors du Conseil des ministres", a déclaré Thomas Despré, journaliste à RTL, au nom de l'APP lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
Emmanuel Macron a dénoncé jeudi dernier un "manque de professionnalisme" des ministres et des journalistes, leur reprochant d'avoir "déformé" des propos qu'il avait tenus sur Israël en Conseil des ministres et qui ont donné lieu à une vive polémique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Mettre en cause le professionnalisme et l'éthique des journalistes quand ils font honnêtement leur travail afin de mettre la pression sur leurs sources, notamment, nous semble une dérive dangereuse", a poursuivi Thomas Despré.
"Notre travail est de pouvoir enquêter librement sur les coulisses du pouvoir pour permettre à chacun de se faire une opinion", a-t-il insisté.
"Cette liberté fondamentale en démocratie ne saurait être remise en cause au gré des tempêtes politiques", a-t-il souligné.
"Et dans ces temps où les tentations populistes mettent à mal la liberté d'informer, notre association appelle à respecter le travail des journalistes", a-t-il conclu.
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a répondu que les propos du chef de l'Etat étaient avant tout "une mise au point à l'égard de ses ministres" sur le respect de la confidentialité de propos tenus en Conseil des ministres.
"Personne, ni le président de la République, ni le Premier ministre, ni le gouvernement, n'a remis et ne remettra jamais en cause la liberté de la presse', a-t-elle assuré.
"Il ne s'agit pas de remettre en cause la liberté et l'indépendance des journalistes, juste de rappeler qu'un propos rapporté, que vous êtes libres d'utiliser parce que c'est la liberté éditoriale (...), ne vaut pas un propos officiel", a-t-elle dit.
Selon ses déclarations rapportées par des participants au Conseil des ministres et publiées par les médias, M. Macron avait déclaré le 15 octobre que "M. Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU". La phrase avait fait réagir le Premier ministre israélien et de nombreux responsables politiques français.
I.Menon--DT