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Le cinéaste Roman Polanski, relaxé après avoir été accusé de diffamation par l'actrice britannique Charlotte Lewis, est rejugé mercredi par la cour d'appel de Paris mais uniquement sur le volet civil du dossier.
Le réalisateur de 91 ans est accusé d'agressions sexuelles et de viols par plusieurs femmes, dont Charlotte Lewis.
Cette dernière avait porté plainte en diffamation contre des propos la concernant, tenus par le cinéaste.
Le tribunal n'était pas amené à se prononcer pour déterminer si Roman Polanski avait violé ou non l'actrice britannique mais seulement si le cinéaste avait fait, ou non, un usage abusif de sa liberté d'expression dans un entretien publié par Paris Match en décembre 2019.
En mai dernier, le tribunal a répondu non à cette question et a relaxé Roman Polanski, absent à l'audience. Selon lui, il n'y avait, dans les propos poursuivis, "aucun fait susceptible de porter atteinte à l'honneur et à la considération de la partie civile".
Charlotte Lewis a fait appel, mais pas le parquet. Cela signifie que la relaxe est définitive mais que la cour d'appel peut tout de même reconnaître le réalisateur coupable d'une "faute civile" et le condamner à verser des dommages et intérêts.
Interrogé dans Paris Match sur les accusations d'agression sexuelle et de viol portées contre lui par plusieurs femmes, dont Charlotte Lewis, le réalisateur de "Rosemary's Baby" avait répondu: "Voyez-vous, la première qualité d'un bon menteur, c'est une excellente mémoire. On mentionne toujours Charlotte Lewis dans la liste de mes accusatrices sans jamais relever ses contradictions".
En 2010, lors d'une conférence de presse au Festival de Cannes, Charlotte Lewis avait raconté avoir été agressée à l'occasion d'un casting organisé chez Roman Polanski, à Paris, en 1983, alors qu'elle était âgée de 16 ans.
Pour illustrer les "contradictions" selon eux de la plaignante, les avocats de Roman Polanski avaient exhumé lors du procès un entretien accordé par la comédienne en 1999 à News of the World dans lequel elle faisait part de son admiration pour le réalisateur qui lui a confié en 1986 un rôle dans son film "Pirates".
"Il me fascinait et je voulais être sa maîtresse. Je le voulais probablement plus qu'il ne me voulait", aurait-elle confié au tabloïd britannique. La comédienne conteste en partie les paroles qui lui sont attribuées par le journal.
Roman Polanski, qui a gagné notamment un Oscar et une Palme d'or à Cannes pour "Le Pianiste", est considéré comme un fugitif aux Etats-Unis depuis plus de quarante ans, après une condamnation pour des "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans, Samantha Gailey (devenue Geimer).
Le cinéaste est par ailleurs appelé à comparaître en 2025 en Californie, lors d'un procès au civil pour viol d'une adolescente en 1973, des accusations qu'il conteste "avec la plus grande fermeté" selon son avocate parisienne.
Y.I.Hashem--DT