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Le président américain Joe Biden a complètement écarté vendredi l'hypothèse d'abandonner la course à la Maison Blanche et a tenté de justifier sa performance calamiteuse à un débat par le fait qu'"il était épuisé", selon un premier extrait d'une interview très attendue.
"J'étais malade. Je ne me sentais vraiment pas bien", a affirmé le dirigeant démocrate à la chaîne ABC.
Le président de 81 ans a semblé à la peine face au journaliste George Stephanopoulos, incapable par exemple de dire s'il avait, ou non, revisionné les 90 minutes de confrontation avec son rival républicain Donald Trump qui ont plongé sa candidature dans la tourmente.
- "Je reste dans la course" -
L'interview de vendredi, diffusée dans son intégralité à 00h00 GMT est absolument cruciale pour Joe Biden, qui ne parvient absolument pas à faire taire les interrogations sur son acuité mentale.
S'il la réussit, il ne sera pas sauvé, mais s'il la rate, sa candidature à un second mandat ne tiendra vraiment plus qu'à un fil.
Selon le premier extrait diffusé en début de soirée, le démocrate est apparu beaucoup moins énergique que lors d'un discours de campagne qu'il avait prononcé, avec un téléprompteur, peu avant d'enregistrer l'entretien à Madison, dans le Wisconsin.
"Vous pensez que je suis trop vieux pour battre Donald Trump?", a-t-il lancé, ce à quoi le public a répondu un retentissant "Non!"
"Ils essaient de me pousser dehors. Laissez-moi le dire très clairement: je reste dans la course" à la Maison Blanche, a-t-il insisté devant un millier de partisans, selon son équipe de campagne.
Le démocrate, qui a quitté la scène au son d'une chanson dont le titre est "Je ne me défilerai pas" ("I won't back down"), a aussi pointé les incohérences de son rival, dont l'âge et l'acuité mentale ne font pas l'objet d'une aussi intense attention.
Derrière lui, dans le public, bien visible pendant la retransmission télévisée, un spectateur portait un panneau portant l'expression: "Passe le flambeau, Joe".
- "Evaluer sa candidature"-
Le candidat démocrate a encore fort à faire pour effacer l'impression désastreuse laissée par son débat face à Donald Trump, dont il n'a pas du tout réussi à gérer les conséquences immédiates: une vague d'appels à son retrait dans la presse et une flambée des inquiétudes sur sa santé mentale au sein de son parti.
Une poignée de parlementaires démocrates ont déjà demandé sans ambiguïté à Joe Biden de renoncer à se présenter.
"J'ai hâte de voir l'interview enregistrée du président Biden avec George Stephanopoulos", a quant à lui déclaré l'élu Brad Sherman sur X, estimant que les démocrates avaient "besoin" d'un candidat en mesure de battre Donald Trump et détaillant une possible feuille de route pour évincer le président de la course.
"Au cours des prochains jours, je l'exhorte à écouter le peuple américain et à évaluer avec soin s'il reste notre meilleur espoir pour battre Donald Trump", a écrit la gouverneure démocrate du Massachusetts Maura Healey dans un communiqué, deux jours après avoir écouté le président défendre sa candidature devant un groupe de gouverneurs.
Nulle volonté de baisser les bras en tout cas de la part de l'équipe de campagne de Joe Biden.
Elle a publié vendredi un intense plan de bataille pour le mois de juillet prévoyant une avalanche de spots télévisés, des déplacements dans tous les Etats clés, et notamment dans le sud-ouest du pays pendant la convention républicaine (15-18 juillet).
Joe Biden doit aussi être l'hôte la semaine prochaine d'un sommet des dirigeants de l'Otan, et donnera jeudi à cette occasion une conférence de presse, là encore un exercice très attendu.
J.Alaqanone--DT