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Le journaliste britannique Robert Winnett a renoncé à prendre la tête de la rédaction du Washington Post, a indiqué le quotidien vendredi, une décision prise sur fond de polémique sur les pratiques éditoriales de l'intéressé.
"Je suis heureux d'annoncer que Rob Winnett a décidé de rester chez nous", a écrit le rédacteur en chef du Daily Telegraph, Chris Evans, dans un message interne dont le Washington Post a obtenu copie.
Robert Winnett est actuellement rédacteur en chef adjoint du Telegraph Media Group, qui contrôle le Daily Telegraph ainsi que son édition dominicale, le Sunday Telegraph, et des magazines comme The English Home.
Sollicité par l'AFP, le quotidien britannique n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Will Lewis, directeur général et directeur de la publication du Washington Post, a relayé l'information à la rédaction du journal américain, "à regret", selon le quotidien.
Nul n'a évoqué de motif à ce renoncement mais il intervient après la publication, dimanche, d'un article dans le Post affirmant que, lorsqu'il travaillait pour le Sunday Times, Robert Winnett avait missionné un acteur pour obtenir des informations confidentielles par des moyens discutables.
Ce dernier se serait notamment présenté, à plusieurs reprises, sous de fausses identités et aurait menti à des sources potentielles.
Robert Winnett n'a pas commenté ces accusations, qui sont passibles de poursuites au Royaume-Uni.
L'acteur, John Ford, a également mentionné Will Lewis parmi les personnes avec lesquelles il avait été en contact.
Le New York Times a aussi rapporté que ce dernier aurait demandé, en 2004, à un journaliste du Sunday Times, dont il était l'un des responsables, de rédiger un article basé sur des enregistrements téléphoniques pirates.
Selon le New York Times, Will Lewis aurait également cherché à dissuader plusieurs journalistes américains, au Washington Post notamment, de consacrer des articles à une procédure judiciaire en cours au Royaume-Uni dans laquelle il était mis en cause.
Le responsable est accusé d'avoir contribué, avec d'autres, à faire disparaître les traces compromettantes de pratiques frauduleuses au sein du groupe News Corp de Rupert Murdoch, notamment des écoutes téléphonique illégales.
Will Lewis, qui a pris ses fonctions début janvier, aurait notamment fait pression sur la rédactrice en chef du Post, Sally Buzbee, qui a démissionné, à la surprise générale, début juin et qui devait être remplacée par Robert Winnett.
Y.Rahma--DT