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La légende de Hollywood George Lucas a été acclamée sur les marches du Festival de Cannes avant la cérémonie de clôture, qui pourrait décerner la Palme d'or à un cinéaste qui a fui l'Iran ou au Français Jacques Audiard.
Favori des pronostics pour succéder à "Anatomie d'une chute" de Justine Triet, le film iranien "Les graines du figuier sauvage" de Mohammad Rasoulof, a déjà reçu samedi un prix alternatif, celui du jury oecuménique.
Le film a été tourné en clandestinité, avant que le réalisateur ne parvienne à quitter en secret son pays, une décision "prise en deux heures" et le présente en personne vendredi à Cannes. Un geste de défi au régime, que le jury de la présidente Greta Gerwig ("Barbie") pourrait saluer.
Des personnalités du cinéma les ont déjà gravies: le réalisateur des "Ailes du Désir" et de "Paris Texas" Wim Wenders, lunettes noires sur les yeux, l'actrice Andie MacDowell, en ample robe bleue électrique, ou la star américaine Elle Fanning, en imprimé pâquerette.
- Caisse de résonance -
Un prix à Rasoulof offrirait une caisse de résonance au combat des femmes iraniennes, et à celui qui a brûlé tous ses vaisseaux en Iran, ne se laissant plus d'autre choix que la prison ou l'exil. "Ne vous laissez pas impressionner", a-t-il lancé samedi aux cinéastes iraniens. Il souhaite pour sa part continuer de filmer en exil "les récits" de son peuple.
Mais les jeux sont loin d'être faits, tant d'autres films ont fait chavirer les festivaliers. Dont "Emilia Perez", une comédie musicale de Jacques Audiard.
L'audace de ce projet, tourné en espagnol, sur un baron de la drogue mexicain qui change de vie et devient une femme, tourné avec deux énormes stars, Selena Gomez et Zoe Saldaña, a bluffé.
Audiard décrochera-t-il une deuxième Palme après "Dheepan" (2015), ou le jury préfèrera-t-il marquer l'histoire en saluant la prestation de l'actrice transgenre Karla Sofía Gascón, 52 ans ?
"Une Palme, c'est déjà très bien". Mais remettre un prix à l'actrice transgenre, révélation du film, "ce serait fort, ce serait intelligent !", a souri le cinéaste, lors d'une rencontre avec l'AFP.
- Quatre réalisatrices -
Seules quatre réalisatrices sur 22 cinéastes étaient en compétition, mais deux sont des candidates sérieuses au titre: l'Indienne Payal Kapadia ("All we imagine as light"), avec un film sensible sur deux infirmières dans le bouillon urbain de Bombay, et la Française Coralie Fargeat, qui a décoiffé la compétition avec un film gore et féministe ("The Substance"), remettant en selle Demi Moore.
La Britannique Andrea Arnold, réalisatrice de "Bird", a remporté samedi à l'unanimité le prix de la citoyenneté, remis par un jury récompensant un film de la compétition "pour ses valeurs d'humanisme".
"Anora" de Sean Baker, thriller new-yorkais qui passe des bas-fonds aux villas de luxe des oligarques russes et pourrait présager d'un renouveau du cinéma indépendant américain, et "Grand Tour", film conceptuel du Portugais Miguel Gomes, sont aussi cités.
Les légendes d'Hollywood n'ont pas séduit, comme Paul Schrader et son "Oh, Canada!" crépusculaire avec Richard Gere. "Megalopolis", le projet pharaonique de Francis Ford Coppola, 85 ans, a déçu. Le réalisateur est venu saluer samedi les spectateurs assistant à une projection matinale de son film.
Une troisième Palme d'or serait une surprise. Mais après tout, Coppola a obtenu sa deuxième en 1979 pour "Apocalypse Now", descendu en flèche par la critique.
Côté prix d'interprétation, outre l'actrice du film de Jacques Audiard, la prestation de Sebastian Stan, connu pour son rôle dans "Captain America", en Donald Trump dans le biopic "The Apprentice" a été remarquée.
F.Chaudhary--DT