Dubai Telegraph - Yan Pei-Ming, portraitiste du monde

EUR -
AED 3.755302
AFN 73.122154
ALL 98.059513
AMD 411.69228
ANG 1.85336
AOA 932.458588
ARS 1068.013047
AUD 1.664725
AWG 1.842934
AZN 1.737847
BAM 1.952425
BBD 2.07639
BDT 125.453113
BGN 1.951834
BHD 0.385526
BIF 3042.081247
BMD 1.022432
BND 1.406441
BOB 7.105715
BRL 6.301659
BSD 1.028412
BTN 88.504856
BWP 14.473694
BYN 3.365416
BYR 20039.674774
BZD 2.065709
CAD 1.475467
CDF 2934.381103
CHF 0.937437
CLF 0.037374
CLP 1031.266304
CNY 7.496166
CNH 7.517056
COP 4446.60957
CRC 519.092422
CUC 1.022432
CUP 27.094458
CVE 110.075774
CZK 25.076588
DJF 183.131605
DKK 7.459973
DOP 63.129625
DZD 139.113774
EGP 51.799614
ERN 15.336486
ETB 129.043082
FJD 2.39116
FKP 0.841716
GBP 0.841221
GEL 2.888346
GGP 0.841716
GHS 15.168775
GIP 0.841716
GMD 73.10105
GNF 8892.423488
GTQ 7.936357
GYD 215.15818
HKD 7.960551
HNL 26.153273
HRK 7.538817
HTG 134.345087
HUF 413.327752
IDR 16650.986977
ILS 3.751667
IMP 0.841716
INR 88.350938
IQD 1347.176932
IRR 43197.768137
ISK 144.766472
JEP 0.841716
JMD 161.258077
JOD 0.725314
JPY 160.853669
KES 132.402387
KGS 88.951657
KHR 4156.750497
KMF 492.249522
KPW 920.189483
KRW 1503.56986
KWD 0.315469
KYD 0.857022
KZT 542.74461
LAK 22439.051346
LBP 92079.831043
LKR 302.930317
LRD 192.309411
LSL 19.544828
LTL 3.018977
LVL 0.618459
LYD 5.083163
MAD 10.335931
MDL 19.220396
MGA 4869.477095
MKD 61.418812
MMK 2145.062991
MNT 3474.225221
MOP 8.246882
MRU 41.042243
MUR 48.299708
MVR 15.751283
MWK 1783.186985
MXN 21.231509
MYR 4.610656
MZN 65.333422
NAD 19.545305
NGN 1590.915286
NIO 37.843835
NOK 11.740959
NPR 141.603424
NZD 1.840612
OMR 0.393706
PAB 1.022432
PEN 3.869809
PGK 4.122792
PHP 59.976393
PKR 286.399642
PLN 4.2689
PYG 8074.976334
QAR 3.749255
RON 4.977818
RSD 116.868638
RUB 105.849945
RWF 1430.500629
SAR 3.838007
SBD 8.628736
SCR 14.702697
SDG 614.482175
SEK 11.498546
SGD 1.404007
SHP 0.841716
SLE 23.260145
SLL 21439.899485
SOS 587.672312
SRD 35.89248
STD 21162.286116
SVC 8.998488
SYP 13293.666094
SZL 19.540834
THB 35.56787
TJS 11.219813
TMT 3.578513
TND 3.301125
TOP 2.504714
TRY 36.24712
TTD 6.980863
TWD 33.857338
TZS 2571.417429
UAH 43.489163
UGX 3802.440086
USD 1.022432
UYU 44.672972
UZS 13325.060418
VES 55.019175
VND 25985.119101
VUV 121.385257
WST 2.861427
XAF 656.266629
XAG 0.033866
XAU 0.00038
XCD 2.763175
XDR 0.791916
XOF 656.266629
XPF 119.331742
YER 254.841246
ZAR 19.55681
ZMK 9203.114615
ZMW 28.408607
ZWL 329.222811
  • AEX

    -11.0400

    879.28

    -1.24%

  • BEL20

    -27.5200

    4206.42

    -0.65%

  • PX1

    -54.9900

    7376.17

    -0.74%

  • ISEQ

    -104.8100

    9510.9

    -1.09%

  • OSEBX

    -8.1400

    1471.69

    -0.55%

  • PSI20

    31.5000

    6331.56

    +0.5%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -5.1600

    3219.73

    -0.16%

  • N150

    -19.6900

    3262.51

    -0.6%

Yan Pei-Ming, portraitiste du monde
Yan Pei-Ming, portraitiste du monde / Photo: ARNAUD FINISTRE - AFP

Yan Pei-Ming, portraitiste du monde

La Chine de Mao l'a rejeté. Exilé en France, on l'a dit "nul". Mais Yan Pei-Ming a persévéré. Aujourd'hui, avec ses portraits du monde et de ses puissants, comme Macron ou Trump, il figure parmi les grands peintres contemporains.

Taille du texte:

New York, Paris (au Louvre notamment), Hong Kong (dès la semaine prochaine lors de la très réputée foire Art Basel), puis en 2025 au Musée d'art contemporain de San Diego, aux États-Unis... : à 63 ans, Yan Pei-Ming est convoité par les musées de la planète, et les grands de ce monde: Emmanuel Macron a passé toute une soirée avec lui, en 2019.

Le fils d'ouvriers sans le sou a réalisé le rêve qu'il caressait en faisant la plonge au Dragon Céleste, un restaurant chinois de Dijon, où il a travaillé dès son arrivée en France, à 19 ans.

"Les Chinois sont fainéants mais ils travaillent beaucoup", explique dans un rire ce blagueur convivial. "Parce qu'ils sont bien forcés", ajoute-t-il lors d'un entretien avec l'AFP.

"Ming", comme tout le monde l'appelle, sait ce qu'il dit. Il est né le 1er décembre 1960 dans un Shanghai où les gratte-ciel n'avaient pas encore poussé, sa famille s'entasse "à six dans 18 m2". Le père fait les nuits dans un abattoir et la mère est couturière.

"Il n'y avait aucun artiste dans la famille". Mais, l'école finie, Ming suit les démonstrations de peinture au centre culturel de la ville, et rejoint le lycée d'arts de Shanghai.

La Révolution culturelle le cantonne cependant à la propagande. Aux affiches d'ouvriers et de paysans, marteau et faucille levés, il préfère celles des cinémas derrière son lycée, où des peintres dessinaient du rêve en grand format. "J'allais les voir dans leur atelier".

Il postule pour l'École des Arts appliqués de Shanghai mais il est rejeté pour cause de bégaiement, pourtant léger.

- L'info au bout du pinceau -

"Qu'à cela ne tienne", sera alors la devise de Ming. Son oncle, installé à Paris, connaît des restaurateurs à Dijon qui cherchent une aide. A 19 ans, Ming se retrouve plongeur, de quoi financer ses études, l'école des Beaux Arts locale l'ayant accepté, elle. Il en sort diplômé en 1986.

"Il faisait de la peinture expressive, pas trop dans le paysage à l'époque", se souvient Franck Gautherot, codirecteur du Consortium, centre d'art contemporain basé à Dijon. "T'es nul", lui avait même lancé Xavier Douroux, cofondateur du Consortium.

"Je n'étais pas très à la mode", reconnaît Ming. "Mais je m'en foutais".

Opiniâtre, il se met aux portraits, en commençant par Mao. "C'était une propagande à l'envers", explique-t-il. "Personne ne connaissait Yan Pei-Ming. Tout le monde connaissait Mao. Je l'ai utilisé à mon service."

Progressivement, Ming devient le maître du portrait grand format. Le bégaiement l'a poussé à parler avec le pinceau plus qu'avec la bouche et, quand il a voulu crier, il a augmenté la taille de ses toiles.

"C'est une manière d'exister. Lui qui ne connaissait pas un mot de français et est bègue", résume Frédérique Goerig-Hergott, directrice des musées de Dijon et ancienne responsable du musée Unterlinden à Colmar (Haut-Rhin), qui a monté la plus grande exposition sur Ming.

"Le grand format, c'est pour que le spectateur entre dans la peinture", ajoute l'artiste.

Sur ses toiles, Bruce Lee ou le pape Jean-Paul II côtoient Poutine et Macron... "Le président m'a dit +tu m'as fait le portrait assez dur+. Pas dur, plutôt sévère, je lui ai répondu", s'amuse Ming.

Peintre de l'Histoire, Ming retrace également les événements de notre époque: le Covid, le 11 septembre 2001, ou le tueur en série Émile Louis.

"Je puise mon inspiration dans le quotidien des faits divers", admet Ming, qui commence toutes ses journées en consultant les chaînes d'info ou les journaux.

Mais son œuvre va plus loin, traitant en particulier de la mort: La Joconde dépeinte lors de ses "funérailles" ou ses portraits de cadavres à Shanghai en 2005, qui avaient failli être interdits par les autorités.

Pas de quoi lui donner envie de retourner vivre en Chine. "Non, non. Jamais. Je suis si bien ici".

G.Mukherjee--DT