Dubai Telegraph - Le sarangi, un instrument traditionnel qui sombre dans l'oubli au Pakistan

EUR -
AED 3.833929
AFN 72.964627
ALL 98.46974
AMD 410.482288
ANG 1.873176
AOA 958.225718
ARS 1067.049356
AUD 1.666857
AWG 1.878875
AZN 1.774753
BAM 1.956192
BBD 2.098621
BDT 124.204899
BGN 1.955601
BHD 0.393707
BIF 3072.916014
BMD 1.043819
BND 1.411583
BOB 7.18244
BRL 6.345171
BSD 1.039408
BTN 88.363714
BWP 14.36588
BYN 3.401482
BYR 20458.857295
BZD 2.089319
CAD 1.499044
CDF 2995.761523
CHF 0.932872
CLF 0.037419
CLP 1032.493641
CNY 7.618524
CNH 7.626712
COP 4582.366506
CRC 524.405125
CUC 1.043819
CUP 27.66121
CVE 110.288166
CZK 25.107024
DJF 185.087104
DKK 7.457963
DOP 63.292688
DZD 140.787225
EGP 53.141149
ERN 15.657289
ETB 129.565873
FJD 2.416861
FKP 0.826686
GBP 0.830192
GEL 2.932544
GGP 0.826686
GHS 15.279063
GIP 0.826686
GMD 75.155158
GNF 8979.80014
GTQ 8.008605
GYD 217.453592
HKD 8.110632
HNL 26.384289
HRK 7.487217
HTG 135.977259
HUF 413.947568
IDR 16892.022536
ILS 3.800124
IMP 0.826686
INR 88.789872
IQD 1361.572948
IRR 43931.739655
ISK 145.100882
JEP 0.826686
JMD 162.6226
JOD 0.740171
JPY 163.472813
KES 134.652506
KGS 90.812117
KHR 4176.837312
KMF 486.550268
KPW 939.436741
KRW 1514.367737
KWD 0.321486
KYD 0.866174
KZT 545.859426
LAK 22749.560501
LBP 93075.658456
LKR 305.161174
LRD 188.647817
LSL 19.135536
LTL 3.082127
LVL 0.631396
LYD 5.107024
MAD 10.460797
MDL 19.144838
MGA 4903.983079
MKD 61.525545
MMK 3390.284206
MNT 3546.897675
MOP 8.320868
MRU 41.336286
MUR 48.913424
MVR 16.053629
MWK 1801.846919
MXN 20.952657
MYR 4.68883
MZN 66.703943
NAD 19.135536
NGN 1614.214134
NIO 38.247667
NOK 11.807501
NPR 141.382342
NZD 1.845201
OMR 0.401881
PAB 1.039408
PEN 3.870376
PGK 4.214845
PHP 61.194942
PKR 289.308896
PLN 4.260197
PYG 8104.624697
QAR 3.78906
RON 4.974944
RSD 116.979037
RUB 107.409252
RWF 1448.890453
SAR 3.92095
SBD 8.750916
SCR 14.556008
SDG 627.860716
SEK 11.499026
SGD 1.414476
SHP 0.826686
SLE 23.801056
SLL 21888.370918
SOS 594.01908
SRD 36.670438
STD 21604.951007
SVC 9.094823
SYP 2622.627433
SZL 19.130835
THB 35.739849
TJS 11.370679
TMT 3.663806
TND 3.311964
TOP 2.444727
TRY 36.745676
TTD 7.054414
TWD 34.11671
TZS 2520.823735
UAH 43.591038
UGX 3812.764328
USD 1.043819
UYU 46.359293
UZS 13400.686375
VES 53.730883
VND 26550.586436
VUV 123.924312
WST 2.883851
XAF 656.088523
XAG 0.035222
XAU 0.000398
XCD 2.820974
XDR 0.792859
XOF 656.088523
XPF 119.331742
YER 261.346218
ZAR 19.100702
ZMK 9395.631657
ZMW 28.764766
ZWL 336.109373
  • AEX

    -3.4300

    875.44

    -0.39%

  • BEL20

    9.6700

    4214.22

    +0.23%

  • PX1

    -19.6900

    7274.48

    -0.27%

  • ISEQ

    -17.4700

    9685.54

    -0.18%

  • OSEBX

    -5.4800

    1400.54

    -0.39%

  • PSI20

    -14.4700

    6276.75

    -0.23%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    14.8900

    3053.27

    +0.49%

  • N150

    3.2200

    3227.17

    +0.1%

Le sarangi, un instrument traditionnel qui sombre dans l'oubli au Pakistan
Le sarangi, un instrument traditionnel qui sombre dans l'oubli au Pakistan

Le sarangi, un instrument traditionnel qui sombre dans l'oubli au Pakistan

A l'ombre des mosquées et palais de briques rouges de Lahore, la capitale culturelle du Pakistan, Zohaib Hassan pince les cordes d'un sarangi, emplissant les rues d'un son mélodieux et triste.

Taille du texte:

Le sarangi, un instrument traditionnel à cordes frottées à l'aide d'un archet, connu pour sa sonorité proche de la voix humaine, est typique du sous-continent indien. Mais il tend à disparaître de la scène musicale au Pakistan, où seuls quelques joueurs virtuoses tentent encore de préserver son héritage.

Difficile à maîtriser, cher à entretenir et n'offrant guère d'opportunités financières à ceux qui le jouent, le sarangi connaît un déclin qui semble inéluctable, explique à l'AFP M. Hassan.

"Nous essayons de garder l'instrument en vie, sans nous soucier de notre situation financière misérable", raconte-t-il.

Pendant sept générations, sa famille a pratiqué cet instrument en forme de vièle. Lui-même est réputé dans tout le Pakistan et est régulièrement invité à la télévision, à la radio, ou à des fêtes privées.

"L'engouement de ma famille pour cet instrument m'a forcé à devenir un joueur de sarangi, sans même achever ma scolarité", dit-il.

"Je vis dans la précarité, car la majorité des directeurs (artistiques) organisent des programmes musicaux faisant appel aux orchestres à la mode ou aux groupes pop", déplore-t-il.

Au Pakistan, un pays où 60% de la population a moins de 30 ans, les instruments traditionnels font face à la concurrence du R&B ou de la pop.

Selon Sara Zaman, une professeure de musique classique au Conseil national des arts de Lahore, d'autres instruments traditionnels tels que le sitar, le santour et le tampura sont aussi en voie de disparition.

- Un instrument difficile -

"Les programmes sont consacrés à d'autres disciplines, comme la musique pop, et ils oublient la musique classique", regrette-t-elle.

"Le sarangi étant un instrument très difficile, on ne lui a pas accordé l'importance et l'attention qu'il méritait, ce qui a mené à sa disparition graduelle au Pakistan", ajoute-t-elle.

Le déclin a commencé dans les années 1980, après la mort de plusieurs virtuoses de cet instrument et chanteurs classiques, explique Khwaja Najam-ul-Hassan, un réalisateur de télévision qui a créé des archives sur les principaux musiciens pakistanais.

Le sarangi était "cher aux coeurs de chanteurs classiques hommes et femmes internationalement reconnus, mais il a commencé à s'effacer après leur mort', constate-t-il.

Ustad Allah Rakka, l'un des joueurs de sarangi pakistanais les plus renommés au monde, est décédé en 2015, après une carrière qui l'a vu se produire pour des orchestres aux quatre coins de la planète.

Maintenant, les stars du sarangi disent avoir du mal à vivre de leurs simples cachets de représentation, souvent bien inférieurs à ceux perçus par les guitaristes, pianistes ou violonistes.

L'instrument coûte environ 120.000 roupies (590 euros) et la plupart de ses composantes, y compris ses cordes en acier, sont importées de l'Inde voisine, où il reste une partie intégrante du patrimoine musical.

"Le prix a augmenté, car il y a une interdiction pesant sur les importations d'Inde", précise Muhammad Tahir, propriétaire de l'un des deux magasins de Lahore spécialisés dans la réparation de cet instrument.

Le Pakistan a suspendu le commerce bilatéral avec l'Inde après la révocation en août 2019 par New Delhi du statut semi-autonome du Cachemire indien.

- Cordes en acier -

La caisse du sarangi est sculptée à la main dans du bois de cèdre originaire du Pakistan, ses cordes principales sont faites de boyau de chèvre et ses 17 cordes sympathiques - une caractéristique commune aux instruments traditionnels du sous-continent - sont en acier.

Personne ne produit ces cordes en acier au Pakistan en raison du manque de demande, souligne M. Tahir, qui peut prendre jusqu'à deux mois pour restaurer un sarangi abîmé.

"Les joueurs de sarangi et les quelques personnes qui réparent ce merveilleux instrument ne sont pas admirés", regrette Ustad Zia-ud-Din, le propriétaire d'un autre magasin de réparation qui existe, sous une forme ou une autre, depuis près de 200 ans.

Les efforts pour s'adapter à la scène musicale moderne portent toutefois quelques promesses d'avenir.

"Nous avons inventé de nouvelles manières de jouer, y compris en rendant le sarangi à moitié électrique pour en accroître le son lors de représentations avec des instruments de musique moderne", relate M. Hassan en évoquant l'académie qu'il dirige à Lahore.

Il a présenté cet instrument modifié plusieurs fois sur scène et affirme que l'initiative a reçu un bon accueil.

Quelques jeunes musiciens, comme Mohsin Muddasir, 14 ans, ont délaissé des instruments plus modernes comme la guitare pour le sarangi.

"J'apprends cet instrument parce qu'il joue avec les cordes de mon coeur", dit l'adolescent, joliment.

I.Viswanathan--DT