Dubai Telegraph - "Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux

EUR -
AED 4.0815
AFN 76.119647
ALL 99.007795
AMD 430.967388
ANG 2.001275
AOA 1031.778678
ARS 1072.613289
AUD 1.625062
AWG 2.002989
AZN 1.888998
BAM 1.954214
BBD 2.242011
BDT 132.69413
BGN 1.953228
BHD 0.418726
BIF 3215.895011
BMD 1.111228
BND 1.433937
BOB 7.69021
BRL 6.153093
BSD 1.110414
BTN 92.760639
BWP 14.620993
BYN 3.633564
BYR 21780.076786
BZD 2.238315
CAD 1.504214
CDF 3189.225807
CHF 0.942271
CLF 0.037163
CLP 1025.452722
CNY 7.835938
CNH 7.846112
COP 4625.477134
CRC 575.861278
CUC 1.111228
CUP 29.447553
CVE 110.289778
CZK 25.131431
DJF 197.487351
DKK 7.458559
DOP 66.951303
DZD 147.321137
EGP 54.084374
ERN 16.668426
ETB 130.58227
FJD 2.440202
FKP 0.846266
GBP 0.832693
GEL 3.033521
GGP 0.846266
GHS 17.44912
GIP 0.846266
GMD 76.674473
GNF 9614.905621
GTQ 8.589147
GYD 232.324049
HKD 8.65323
HNL 27.725158
HRK 7.555254
HTG 146.348504
HUF 394.752464
IDR 16869.558453
ILS 4.207839
IMP 0.846266
INR 92.962535
IQD 1455.709214
IRR 46774.379259
ISK 151.67195
JEP 0.846266
JMD 174.458454
JOD 0.787527
JPY 159.589058
KES 143.348148
KGS 93.620715
KHR 4522.699425
KMF 490.440892
KPW 1000.104937
KRW 1482.556278
KWD 0.33898
KYD 0.925366
KZT 533.938023
LAK 24538.697886
LBP 99566.065619
LKR 338.272286
LRD 215.856004
LSL 19.378831
LTL 3.281168
LVL 0.672171
LYD 5.272781
MAD 10.773379
MDL 19.36064
MGA 5061.645769
MKD 61.538788
MMK 3609.226521
MNT 3775.954079
MOP 8.905315
MRU 44.132442
MUR 50.805667
MVR 17.068558
MWK 1929.092228
MXN 21.596352
MYR 4.670498
MZN 70.951632
NAD 19.440984
NGN 1820.880789
NIO 40.859497
NOK 11.678916
NPR 148.425257
NZD 1.773029
OMR 0.427779
PAB 1.110464
PEN 4.16151
PGK 4.349574
PHP 62.212118
PKR 309.029895
PLN 4.271618
PYG 8642.987532
QAR 4.045149
RON 4.974856
RSD 117.042373
RUB 101.627398
RWF 1491.268523
SAR 4.169032
SBD 9.230905
SCR 14.993439
SDG 668.401932
SEK 11.321089
SGD 1.434594
SHP 0.846266
SLE 25.388572
SLL 23301.898376
SOS 634.510999
SRD 33.820794
STD 23000.184473
SVC 9.716248
SYP 2791.99464
SZL 19.443364
THB 36.592567
TJS 11.803629
TMT 3.889299
TND 3.367813
TOP 2.602606
TRY 37.908679
TTD 7.550316
TWD 35.627049
TZS 3033.653892
UAH 45.977817
UGX 4107.722657
USD 1.111228
UYU 46.213129
UZS 14151.493315
VEF 4025483.283718
VES 40.856296
VND 27358.443391
VUV 131.927269
WST 3.10862
XAF 655.463532
XAG 0.036199
XAU 0.000423
XCD 3.00315
XDR 0.821482
XOF 652.848945
XPF 119.331742
YER 278.168281
ZAR 19.285175
ZMK 10002.397537
ZMW 29.454825
ZWL 357.815094
  • AEX

    5.9200

    903.47

    +0.66%

  • BEL20

    16.8600

    4232.61

    +0.4%

  • PX1

    7.5000

    7508.08

    +0.1%

  • ISEQ

    -45.8500

    9921.7

    -0.46%

  • OSEBX

    4.9300

    1412.29

    +0.35%

  • PSI20

    20.8200

    6737.35

    +0.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -8.2600

    2572.57

    -0.32%

  • N150

    0.6600

    3324.46

    +0.02%

"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux
"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux / Photo: SEBASTIEN BOZON - AFP

"Matriochka", la nouvelle campagne de désinformation anti-ukrainienne à destination des médias occidentaux

"Vérifiez cette information, s'il vous plaît" : depuis septembre, la désinformation en ligne attribuée à la Russie ne consiste plus seulement à relayer des infox anti-ukrainiennes mais aussi à interpeller directement les médias occidentaux pour les inciter à les vérifier. Une vaste "entreprise de diversion" à destination des journalistes, alertent les experts.

Taille du texte:

Ce mode opératoire a été surnommé l’opération "Matriochka" ou "poupées russes" par le collectif “Antibot4Navalny” qui traque les opérations d’influence en lien avec la Russie sur X.

Une internaute, "Käthe", commente par exemple sur X le 4 décembre une publication de BFM pour demander à la chaîne de vérifier une vidéo qui ressemble à un reportage de la télévision allemande Deutsche Welle affirmant qu’un "artiste ukrainien a scié la Tour Eiffel". "Je vois ce genre d'informations tous les jours. Les médias officiels n'en parlent pas, que dois-je croire?", interroge-t-elle.

En quelques heures, ce profil interpelle de la même façon des dizaines de médias comme Le Progrès, Paris Match, Mediapart, Le Point, Franceinfo, Le Figaro, RFI, Le Parisien... Le compte reste ensuite inactif jusqu'au 20 décembre : il diffuse alors un graffiti de Zelensky caricaturé en SDF à Los Angeles, un visuel qu'un autre compte demandera à son tour à des médias de vérifier, et ainsi de suite.

Les données fournies par "Antibot4Navalny" et sur lesquelles l’AFP a enquêté permettent de documenter l’existence de dizaines voire de centaines de profils usant de cette stratégie d’interpellation massive des médias. Il s’agit pour la plupart de comptes laissés à l’abandon par leur propriétaire puis piratés. Signe que ces comptes ont été pris en main par des "bots", les publications se succèdent parfois au rythme d’une par minute, pour mieux inonder les réseaux.

L’analyse de l’AFP a révélé aussi que comptes qui demandent aux médias de vérifier des infox vont eux-mêmes en diffuser quelque temps plus tard.

Vols dans les catacombes de Paris par un Ukrainien, détournements d'aides militaires à l'Ukraine, graffitis de Zelensky tronqués ou inventés et fausses publicités sur Times Square : ces publications mettent toujours en cause des Ukrainiens et cherchent à attiser l'idée une lassitude des Européens et des Américains à l'égard de Kiev.

La plupart de ces visuels ont été partagés pour la première fois par des internautes russes, notamment sur le réseau social Telegram et sur des blogs d’actualité, comme le montrent les recherches de l’AFP.

Cette campagne semble survenir dans le sillage d’une autre, appelée "Doppelganger" qui a consisté ces derniers mois à diffuser des infox anti-Ukraine via des visuels usurpant l’identité de médias occidentaux, une campagne clairement attribuée à la Russie par les services de renseignements français, relèvent les experts interrogés par l’AFP.

- "Entreprise de diversion" -

David Chavalarias, mathématicien en sciences-sociales et directeur de recherche au CNRS, voit dans cette campagne une "entreprise de diversion à destination des fact-checkeurs" afin de les "occuper sur des sujets grossiers, difficiles à vérifier". Pour le chercheur, cette opération peut également viser à donner de la visibilité à ces infox en les utilisant comme relai, à leur insu.

"L'objectif semble être de capter l'attention des fact-checkers pour contourner leur travail et avoir des effets tactiques et à plus long terme sur des points du récit sur ce conflit en cours" en testant la viralité de certains contenus, complète Julien Nocetti, ajoutant que "les Russes apprennent et il y a une sorte d'agilité à tester différentes méthodes".

Auprès de l’AFP, une source sécuritaire française confie ne "pas être étonnée" par cette nouvelle opération puisque "les Russes cherchent à avoir de la visibilité, ils veulent qu’on parle d’eux en bien ou en mal".

- "Bataille de récits" -

Les visuels anti-ukrainiens utilisés dans le cadre de "Matriochka" ont également été promus sur différents réseaux sociaux par les mêmes bots que ceux qui faisaient partie de la campagne Doppelgänger.

En décembre, un rapport d’Insikt Group, entité de la société de renseignement Recorded Future, indiquait que la campagne Doppelgänger était toujours très active sur les réseaux sociaux avec au moins 800 bots consacrés à la promotion de faux articles usurpant l’identité de médias ukrainiens.

"L’Ukraine reste le pays le plus souvent visé par la manipulation de l’information - et ce n’est pas par hasard", déclarait mardi Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne lors d’une conférence de presse sur la désinformation et l’ingérence étrangère, évoquant une “bataille de récits”.

"La sécurité n’est plus seulement une question d’armes, c’est une question d’information", concluait-il.

A.Padmanabhan--DT