Dubai Telegraph - En Turquie, à chacun son Rumi: ferveur, spiritualité et mégashow

EUR -
AED 4.08608
AFN 76.20232
ALL 99.085593
AMD 431.447207
ANG 2.003502
AOA 1033.744362
ARS 1074.095375
AUD 1.625105
AWG 2.005217
AZN 1.889821
BAM 1.956388
BBD 2.244505
BDT 132.841748
BGN 1.95688
BHD 0.419228
BIF 3222.669322
BMD 1.112465
BND 1.435532
BOB 7.698765
BRL 6.160721
BSD 1.111649
BTN 92.863832
BWP 14.637258
BYN 3.637607
BYR 21804.306351
BZD 2.240805
CAD 1.501994
CDF 3193.886248
CHF 0.943798
CLF 0.037275
CLP 1028.47118
CNY 7.845098
CNH 7.849823
COP 4617.273238
CRC 576.501904
CUC 1.112465
CUP 29.480312
CVE 110.299663
CZK 25.110105
DJF 197.96111
DKK 7.457929
DOP 66.79099
DZD 147.607269
EGP 54.133082
ERN 16.686969
ETB 132.532807
FJD 2.441805
FKP 0.847207
GBP 0.833842
GEL 3.036902
GGP 0.847207
GHS 17.487282
GIP 0.847207
GMD 76.20392
GNF 9604.018216
GTQ 8.598702
GYD 232.582501
HKD 8.661482
HNL 27.598673
HRK 7.563659
HTG 146.511312
HUF 394.763639
IDR 16904.567223
ILS 4.210401
IMP 0.847207
INR 92.952762
IQD 1456.257652
IRR 46826.405445
ISK 151.706984
JEP 0.847207
JMD 174.652532
JOD 0.788292
JPY 160.103122
KES 143.407328
KGS 93.724696
KHR 4516.622421
KMF 490.986189
KPW 1001.217518
KRW 1485.485538
KWD 0.339379
KYD 0.926395
KZT 534.53201
LAK 24547.81785
LBP 99552.660428
LKR 338.648602
LRD 222.339867
LSL 19.335577
LTL 3.284818
LVL 0.672919
LYD 5.278659
MAD 10.770985
MDL 19.382178
MGA 5048.518505
MKD 61.499825
MMK 3613.241658
MNT 3780.154694
MOP 8.915222
MRU 44.021835
MUR 50.862069
MVR 17.087279
MWK 1927.692449
MXN 21.51679
MYR 4.67568
MZN 71.030576
NAD 19.335577
NGN 1822.906544
NIO 40.912858
NOK 11.664703
NPR 148.590375
NZD 1.77606
OMR 0.428265
PAB 1.111699
PEN 4.178613
PGK 4.415388
PHP 62.356424
PKR 308.938497
PLN 4.273958
PYG 8652.60255
QAR 4.050718
RON 4.975056
RSD 117.081358
RUB 103.266843
RWF 1500.08491
SAR 4.174079
SBD 9.241174
SCR 14.791613
SDG 669.16071
SEK 11.343451
SGD 1.435992
SHP 0.847207
SLE 25.416816
SLL 23327.820913
SOS 635.291084
SRD 33.858415
STD 23025.771364
SVC 9.727057
SYP 2795.100635
SZL 19.327769
THB 36.641247
TJS 11.81676
TMT 3.893626
TND 3.37156
TOP 2.605506
TRY 37.978098
TTD 7.558715
TWD 35.675623
TZS 3037.028353
UAH 46.028965
UGX 4112.292353
USD 1.112465
UYU 46.264539
UZS 14151.447318
VEF 4029961.491408
VES 40.910734
VND 27388.878691
VUV 132.074033
WST 3.112078
XAF 656.192712
XAG 0.036251
XAU 0.000424
XCD 3.006492
XDR 0.822395
XOF 656.16321
XPF 119.331742
YER 278.477705
ZAR 19.260267
ZMK 10013.534008
ZMW 29.487592
ZWL 358.21315
  • AEX

    5.9200

    903.47

    +0.66%

  • BEL20

    16.8600

    4232.61

    +0.4%

  • PX1

    7.5000

    7508.08

    +0.1%

  • ISEQ

    -45.8500

    9921.7

    -0.46%

  • OSEBX

    4.9300

    1412.29

    +0.35%

  • PSI20

    20.8200

    6737.35

    +0.31%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -8.2600

    2572.57

    -0.32%

  • N150

    0.6600

    3324.46

    +0.02%

En Turquie, à chacun son Rumi: ferveur, spiritualité et mégashow
En Turquie, à chacun son Rumi: ferveur, spiritualité et mégashow / Photo: Ozan KOSE - AFP

En Turquie, à chacun son Rumi: ferveur, spiritualité et mégashow

Jaune, puis mauve, vert et enfin bleu pour le final. Dans l'immense arène du Centre culturel Mevlana flambant neuf de Konya, au coeur de la Turquie, les voiles blanches des derviches tournoient en technicolor.

Taille du texte:

Chaque année, les cérémonies du "Seb-i Arus" - littéralement la Nuit de noces - qui célèbrent la mort du poète et mystique soufi Jalaluddin Rumi, le 17 décembre 1273 à Konya, attirent tellement de monde que les loges traditionnelles de ses disciples seraient bien incapables de les accueillir.

Pèlerins, touristes, adeptes de la méditation ou simplement curieux, Mevlana - selon son appellation commune en Turquie - fait la fortune de cette ville d'Anatolie où Rumi a passé l'essentiel de sa vie, chassé de son Afghanistan natal par les invasions mongoles.

Ses écrits, toujours enseignés dans les écoles afghanes et iraniennes, ont peu à peu été diffusés bien au-delà de l'Asie centrale et de l'Orient et conquis les lecteurs occidentaux.

"Les écrits de Rumi ont été traduits dans à peu près toutes les langues et rien qu'aux Etats-Unis, plus de 250 livres lui sont consacrés", relève le Dr Nuri Simsekler, spécialiste de littérature persane à l'université Selçuk de Konya.

- Madonna et Beyonce -

"Rumi parle à tous les êtres humains et nous parle de nous", avance-t-il pour expliquer son succès à travers les siècles, jusqu'à Madonna qui a adapté un de ses poèmes et Beyonce qui a donné son nom à sa fille.

Quant au rituel prisé des "semas", les cérémonies de derviches qui le célèbrent en tournoyant au bord de la transe en haute toque de feutre camel, bras levés vers les cieux, il a été arrêté principalement par son fils et ses descendants et définitivement réglé autour de 1.500, précise-t-il.

Au son de la flûte en roseau et du tambourin, le derviche se défait de son long manteau noir - son enveloppe corporelle - mais garde sa toque, le sikké, qui figure une pierre tombale et entame ses rotations elliptiques la main droite tendue vers le ciel, la gauche vers le sol, comme un lien entre les deux.

"Rumi est la première personne sur terre dont la mort n'est pas pleurée mais célébrée", fait valoir le Dr Simsekler.

De la fenêtre de son bureau, Esin Celebi Bayru aperçoit le dôme turquoise qui coiffe le mausolée de son illustre ancêtre.

La foule accourue de Turquie, d'Iran mais aussi d'Angleterre ou de Singapour s'y presse pour célébrer la 750è nuit de noces de Rumi avec Dieu - et la mort.

"Une occasion supplémentaire de le faire connaître, plus encore que les années précédentes", commente la descendante de la vingt-deuxième génération du poète, qui copréside avec son frère la Fondation internationale Mevlana, créée en 1996 à Konya pour perpétuer son héritage.

"En ces temps de conflits, nombreux sont ceux qui se tournent vers Rumi. Chacun de ses mots nous apporte un peu de lumière" pense-t-elle, souriant de ses yeux turquoise, assortis à son écharpe.

- prière ou méditation -

Une pensée si nécessaire qu'elle s'est rendue récemment en faire "lectures à Hawaï, en Australie, en Inde, au Pakistan". "Les gens viennent aussi de Russie et de Chine", précise-t-elle.

Mme Celebi Bayru reçoit chaque année de nombreux scénarios et ne désespère pas voir un jour un biopic de Rumi porté à l'écran.

Partout en ville, les souvenirs à l'effigie de Rumi ou des derviches, jusqu'aux guirlandes lumineuses, triomphent aux étals.

Paradoxal pourtant, que le plus célèbre des maîtres du soufisme, qui prêche l'amour et la tolérance quel que soit le chemin suivi pour rejoindre Dieu - "Viens qui que tu sois, croyant ou incroyant" - soit vénéré dans l'une des villes sunnites les plus conservatrices de Turquie.

Devant son immense tombeau vert et or, au coeur du mausolée, un pèlerin grincheux peste devant les nombreuses adeptes de Rumi assises à même le sol, les yeux clos, pouce et index reliés et tournés vers le ciel.

"Ce n'est pas un lieu pour la méditation ici, c'est pour la prière".

Mais l'incident fait sourire le cheikh Mehmet Fatih Citlik. Sous sa coiffe bordée de vingt mètres de rubans verts tressés, il préside à des "semas" plus spirituelles dans l'enceinte du Centre d'études et de recherches Irfan à Konya, où les prières entrecoupent chants et danses.

"Qu'est ce que vous croyez! on ne fait pas que virevolter toute la journée" rit le cheikh qui s'est récemment produit à Oxford, invité par le département d'histoire de l'Art.

"Mais tant qu'on s'en tient à notre discipline, le public ne nous gêne pas" poursuit-il, en expliquant que "Mevlana, entre l'art et l'amour nous a offert une troisième voie" - incitant à ne pas choisir.

"Mevlana, tout le monde l'interprète à sa façon" constate-t-il. "Mais s'il était si bien compris que ça, le monde serait-il dans cet état aujourd'hui?".

I.Viswanathan--DT