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La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue une égérie antiguerre après son irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin pour dénoncer l'offensive en Ukraine, va quitter la chaîne Pervy Kanal de son propre chef, a-t-elle assuré jeudi.
"Aujourd'hui je me suis rendue à Ostankino (siège de la chaîne), j'ai transmis tous les documents pour mon licenciement sur ma décision", a-t-elle déclaré dans une interview à la chaîne d'informations en continu France 24.
Marina Ovsiannikova s'est illustrée en faisant irruption en direct lundi soir pendant le journal télévisé le plus regardé de Russie, sur la chaîne Pervy Kanal, avec une pancarte critiquant l'opération militaire de Moscou en Ukraine et dénonçant la "propagande" des médias contrôlés par le pouvoir.
Elle a expliqué avoir voulu "envoyer un message fort pour dire que les Russes sont contre la guerre, qu'il ne faut pas se fier à la propagande et ce qu'on dit à la télé et qu'il faut faire cette distinction entre le mensonge et la vérité".
"J'ai peur, bien sûr, mais je ne pense pas que je fais partie de la racaille", s'est-elle défendue, interrogée sur le discours officiel contre les militants antiguerre en Russie.
Selon le Kremlin, le conflit en Ukaine révèle qui sont les "traîtres" en Russie. "Certains démissionnent, certains quittent le pays. C'est une purification", a lancé jeudi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Pour la journaliste protestataire, "les gens qui descendent dans la rue pour protester, ce ne sont pas des traîtres, ce sont des citoyens". "La société russe est divisée, une partie, peut-être la moitié, est contre la guerre, et une moitié soutient le président Poutine", a-t-elle assuré.
Cette femme de 43 ans, mère de deux enfants, a par ailleurs décliné l'offre d'asile du président français Emmanuel Macron car elle ne "veut pas quitter" son pays.
"Je ne veux pas quitter notre pays. Je suis patriote, mon fils l'est encore plus", a-t-elle déclaré dans une interview du magazine allemand Der Spiegel diffusée mercredi soir.
Après avoir été arrêtée, elle a été condamnée dans la foulée à une simple amende et laissée libre. Elle risque cependant toujours des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison, aux termes d'une récente loi réprimant toute "fausse information" sur l'armée russe.
I.Menon--DT