Dubai Telegraph - Fernando Botero, l'art de la générosité

EUR -
AED 4.09844
AFN 76.83586
ALL 99.089905
AMD 432.002035
ANG 2.007856
AOA 1035.248441
ARS 1074.344472
AUD 1.638661
AWG 2.008525
AZN 1.893024
BAM 1.952645
BBD 2.249466
BDT 133.1349
BGN 1.952645
BHD 0.419822
BIF 3229.681956
BMD 1.115847
BND 1.439574
BOB 7.698562
BRL 6.154006
BSD 1.1141
BTN 93.116256
BWP 14.727206
BYN 3.646009
BYR 21870.604702
BZD 2.245672
CAD 1.513875
CDF 3203.596944
CHF 0.949519
CLF 0.037544
CLP 1035.955103
CNY 7.868838
CNH 7.863816
COP 4635.206863
CRC 578.066046
CUC 1.115847
CUP 29.56995
CVE 110.087137
CZK 25.069965
DJF 198.389472
DKK 7.458914
DOP 66.871958
DZD 147.446777
EGP 54.143139
ERN 16.737708
ETB 129.282025
FJD 2.455759
FKP 0.849783
GBP 0.838319
GEL 3.04616
GGP 0.849783
GHS 17.514702
GIP 0.849783
GMD 76.439037
GNF 9625.448619
GTQ 8.612086
GYD 233.06345
HKD 8.693621
HNL 27.636349
HRK 7.586657
HTG 147.002495
HUF 393.006904
IDR 16917.359076
ILS 4.220039
IMP 0.849783
INR 93.159124
IQD 1459.442049
IRR 46968.795211
ISK 152.101006
JEP 0.849783
JMD 175.037201
JOD 0.79058
JPY 160.821451
KES 143.711755
KGS 93.997292
KHR 4524.689674
KMF 492.479286
KPW 1004.261828
KRW 1487.446408
KWD 0.340411
KYD 0.9284
KZT 534.147004
LAK 24601.252923
LBP 99767.610207
LKR 339.910822
LRD 222.82
LSL 19.558301
LTL 3.294807
LVL 0.674965
LYD 5.290452
MAD 10.802747
MDL 19.440591
MGA 5038.858955
MKD 61.515612
MMK 3624.22811
MNT 3791.648663
MOP 8.942951
MRU 44.274468
MUR 51.195339
MVR 17.138946
MWK 1931.679078
MXN 21.635702
MYR 4.687244
MZN 71.247233
NAD 19.558301
NGN 1802.662425
NIO 41.003752
NOK 11.702003
NPR 148.98629
NZD 1.789722
OMR 0.429057
PAB 1.1141
PEN 4.175853
PGK 4.360954
PHP 62.080156
PKR 309.55267
PLN 4.269415
PYG 8691.956818
QAR 4.061738
RON 4.989403
RSD 116.898133
RUB 103.401129
RWF 1501.873494
SAR 4.187163
SBD 9.269272
SCR 14.55748
SDG 671.196271
SEK 11.351558
SGD 1.440826
SHP 0.849783
SLE 25.494098
SLL 23398.751675
SOS 636.67136
SRD 33.704207
STD 23095.783712
SVC 9.74825
SYP 2803.599441
SZL 19.565389
THB 36.811555
TJS 11.842866
TMT 3.905465
TND 3.375746
TOP 2.613427
TRY 38.108792
TTD 7.577757
TWD 35.711596
TZS 3041.485868
UAH 46.048502
UGX 4127.331666
USD 1.115847
UYU 46.035622
UZS 14177.094741
VEF 4042215.025119
VES 41.104208
VND 27455.419831
VUV 132.475619
WST 3.121541
XAF 654.898911
XAG 0.035916
XAU 0.000426
XCD 3.015633
XDR 0.825666
XOF 654.898911
XPF 119.331742
YER 279.324446
ZAR 19.421431
ZMK 10043.986022
ZMW 29.495346
ZWL 359.302336
  • AEX

    -10.9000

    897.55

    -1.2%

  • BEL20

    -37.4300

    4215.59

    -0.88%

  • PX1

    -114.9900

    7500.26

    -1.51%

  • ISEQ

    -30.9900

    9967.18

    -0.31%

  • OSEBX

    -3.5300

    1407.43

    -0.25%

  • PSI20

    -4.0300

    6716.23

    -0.06%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -5.6900

    2580.84

    -0.22%

  • N150

    -51.9800

    3323.64

    -1.54%

Fernando Botero, l'art de la générosité
Fernando Botero, l'art de la générosité / Photo: Raul ARBOLEDA - AFP/Archives

Fernando Botero, l'art de la générosité

Célèbre pour ses personnages aux formes voluptueuses, le peintre et sculpteur colombien Fernando Botero, décédé vendredi à 91 ans, a mis en pratique l'art de la générosité, tant dans ses oeuvres qu'en militant pour une culture accessible à tous.

Taille du texte:

"Je pense souvent à la mort et cela m'attriste de quitter ce monde et de ne plus pouvoir travailler parce que je prends beaucoup de plaisir à mon travail", avait confié le "maestro" à l'AFP lors d'un entretien à l'occasion de ses 80 ans en 2012.

Né le 19 avril 1932 à Medellin (nord-ouest), deuxième ville de Colombie enclavée dans les Andes, ce fils d'un représentant de commerce s'initie très tôt à l'art. A l'âge de 15 ans, Fernando Botero vendait déjà ses dessins de tauromachie aux portes des arènes de Bogota.

- "Métier exotique" -

"Quand j'ai débuté, c'était un métier exotique en Colombie, qui n'était pas bien vu et n'offrait aucun avenir. Lorsque j'ai dit à ma famille que je comptais me dédier à la peinture, ils m'ont répondu: +Bon d'accord, mais nous ne pouvons pas t'aider+", racontait l'artiste colombien le plus coté au monde.

Après une première exposition individuelle à Bogota dans les années 1950, il part pour l'Europe, séjournant en Espagne, France et Italie où il découvre l'art classique. Son œuvre est aussi influencée par l'art précolombien et les fresques du Mexique, où il s'installera plus tard.

Sa carrière décolle dans les années 1970 lorsqu'il rencontre le directeur du musée allemand de New York, Dietrich Malov, avec lequel il organisera plusieurs expositions à succès. "Totalement inconnu, sans même un contrat avec une galerie de New York, j'ai alors commencé à être contacté par les plus grands marchands d'art du monde", racontait-il.

Les dimensions hors du commun de son art, qui deviendront sa marque de fabrique, se révèlent en 1957 dans le tableau "Nature morte avec mandoline". Il peint alors l'ouïe centrale (ouverture) de la mandoline trop petite, en comparaison avec la taille de l'instrument.

Ainsi "entre le petit détail et la générosité du tracé extérieur, une nouvelle dimension apparaît, plus volumétrique, plus monumentale, plus extravagante", expliquait-il.

"Mona Lisa à l'âge de douze ans", peint en 1959, était une autre de ses oeuvres majeures exposée au Museum of Modern Art de New York.

Pour l'artiste, le qualificatif de "gros" ne convenait pas à ses personnages. Amoureux de la Renaissance italienne, il se disait "défenseur du volume" en art moderne. Sa sculpture, également marquée par le gigantisme, a occupé une place très importante dans sa carrière, développée essentiellement à Pietrasanta, en Italie.

Il a partagé pendant des années sa vie entre ce coin de Toscane, New York, Medellin et Monaco où il est décédé. Malade dans les dernières années de sa vie, "il a continué à peindre jusqu'à la fin", a confié sa fille Lina.

- Art pour tous -

L'artiste, qui disait ne jamais savoir ce qu'il allait peindre le lendemain, s'est inspiré de la beauté, mais aussi des tourments de son pays, marqué par un conflit armé de plus d'un demi-siècle. Son oeuvre met en scène guérillas, séismes, maisons de passe.

A travers les époques, son art a fait la satire de l'Eglise catholique dans les années 1950-60, s'est moqué de l'aristocratie colombienne et des dictateurs en Amérique latine dans les années 1970-80, et a dénoncé les guérillas, paramilitaires et trafiquants de drogue en Colombie dans les années 1990.

En 1995, une bombe placée au pied de sa sculpture "L'Oiseau" avait tué 27 personnes à Medellin. Cinq ans plus tard, il avait fait don d'une réplique baptisée "L'Oiseau de la paix".

Fernando Botero a également peint "La mort de Pablo Escobar", le célèbre narcotrafiquant abattu à Medellin par les forces de sécurité qui avaient mis sa tête à prix. Achevé en 1999, le tableau raconte la poursuite du fugitif de taille colossale sur les toits de Medellin, montrant ainsi l'influence d'Escobar.

L'artiste a aussi été un grand mécène, avec des donations estimées à plus de 200 millions de dollars. Il a donné aux musées de Medellin et de Bogota nombre de ses oeuvres, et des dizaines de tableaux de sa collection privée, dont des Picasso, Monet, Renoir, Miro...

Ses oeuvres sont aussi visibles en plein air dans de nombreuses villes du monde, l'artiste estimant que les expositions dans les espaces publics sont un "rapprochement révolutionnaire" de l'art avec le public.

Une idée qu'il avait étrennée en 1992 sur les Champs-Elysées à Paris, puis près du Grand canal de Venise et face aux pyramides d'Egypte. Ses statues ont aussi voyagé jusqu'en Chine en 2015.

Marié trois fois, la dernière à la sculptrice grecque Sophia Vari décédée en mai, le "maestro" a énormément souffert de la mort de l'un de ses enfants, à l'âge de quatre ans, dans un accident de voiture.

Son oeuvre, de plus de 3.000 tableaux et 300 sculptures, démontre son insatiable appétit de créer. La seule idée d'abandonner les pinceaux "me terrorise plus que la mort", disait-il.

Y.El-Kaaby--DT