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Plusieurs comptes Twitter de membres de la campagne présidentielle de Marine Le Pen et d'Eric Zemmour ont été suspendus vendredi pendant environ une heure. Les équipes des candidats ont immédiatement crié à la "censure", le réseau social évoquant lui "une erreur".
Outre celui de Jean-Philippe Tanguy, directeur adjoint de la campagne de Marine Le Pen, les comptes du directeur de la communication du RN, Alexandre Loubet, ceux du mouvement de jeunesse du candidat Eric Zemmour Génération Z et ZemmourTV ont également été bloqués. Immédiatement après le blocage de ces comptes, un hashtag "Stopcensure" est apparu sur Twitter, passant très vite dans les sujets les plus tweetés.
Un porte-parole de Twitter a expliqué à l'AFP que les règles du réseau social avaient "été appliquées par erreur pour certains comptes". "Les comptes en question sont en train d’être rétablis. Nous avons un processus dédié pour faire appel d’une action prise par Twitter si les propriétaires d’un compte estiment qu’une action a été prise par erreur", a-t-il précisé.
Eric Zemmour et son entourage ont dénoncé une "censure" à 37 jours du 1er tour de l’élection présidentielle. Samuel Lafont, le responsable numérique, a dénombré "18 comptes suspendus" dont celui de Génération Z, le mouvement de jeunesse du candidat ou des comptes favorables à Zemmour en anglais et en espagnol.
"Merci à la mobilisation #StopCensure qui a permis de rétablir mon compte et celui de dizaines de cadres engagés dans la campagne présidentielle contre E. Macron", a tweeté Jean-Philippe Tanguy.
A droite, le chef de fil des sénateurs LR, Bruno Retailleau, s'était aussi interrogé et avait affirmé que Twitter devait "s’expliquer sur ces suspensions de comptes et dire en quoi ils ont enfreint les règles pour mériter un pareil traitement. La démocratie ne saurait être régulée par une entreprise privée".
Twitter n'a pas indiqué si cette suspension avait un lien avec la récente enquête du Monde sur l'utilisation du réseau social par les partisans d'Éric Zemmour. Le quotidien avait affirmé début février que son équipe gonflait "artificiellement" la présence du candidat sur Twitter avec "retweets massifs", "automatisation" et "coordination" des comptes de partisans.
"On fait tout à la main, on n'a pas besoin de robots", balayait le responsable du numérique de l'équipe Zemmour, Samuel Lafont, interrogé par l'AFP. Twitter indiquait à l'AFP prendre "très au sérieux l'enquête du journal Le Monde" et procéder "à des vérifications".
Un porte-parole du réseau social avait ajouté que s'il disposait "de preuves manifestes" de comportements "visant à perturber l'expérience des utilisateurs" et de "manipulations de la plateforme et de spam", il prendrait "des sanctions à l'encontre des comptes impliqués".
Y.Rahma--DT